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Faits saillants

Juin 2023 : le plus sec et le quatrième plus chaud mois de juin des cent dernières années au Québec

Juin 2023 a été le mois de juin le plus sec et le quatrième plus chaud en au moins cent ans au Québec, avec 62 % de la pluie normalement reçue et une température moyenne surpassant de 2,3 °C la normale1. Ces conditions ont favorisé la progression d’un nombre record de feux de forêt, qui ont chassé des milliers de personnes de leur domicile, notamment en Abitibi-Témiscamingue, sur la Côte-Nord, en Mauricie, au Nord-du-Québec et au Saguenay–Lac-Saint-Jean, et dégradé la qualité de l’air partout au sud de la province et jusqu’à New-York, aux États-Unis. Montréal était d’ailleurs la ville dont la qualité de l’air était la plus mauvaise au monde, les 25 et 26. La chaleur a été particulièrement remarquable lors des première et deuxième canicules de l’année, au cours de séquences de 20 et d’au moins 14 jours plus chauds que la normale (du 26 mai au 14 juin et du 17 au 30 juin – toujours en cours en juillet), séparées par les deux seuls jours plus frais de ce mois. La température la plus élevée au Québec en juin, observée à Saint-Hyacinthe le premier jour du mois (36,5 °C), a battu le record local pour un mois de juin (35,7 °C le 23 juin 2020) et égalé le record local pour n’importe quel mois de l’année (36,5 °C le 27 mai 2020). Le maximum moyen au sud de la province était alors le 28e plus élevé des archives (30,2 °C, 12,1 °C de plus que la normale, le 1er), au lendemain du quatrième plus élevé. Les maximum et minimum mensuels moyens ont surpassé de 2,6 et de 2,2 °C la normale, mais le minimum absolu (-8,1 °C le 4 sur la Côte-Nord) a tout de même rappelé qu’un retour sous le point de congélation demeurait possible au Québec, même en juin. Avec ce mois, le sixième plus chaud début d’année des archives se poursuivait au Québec.

Juin 2023 en chiffres
1er  mois de juin le moins pluvieux au Québec (6e au sud)
1er  mois de juin le moins pluvieux à Eastmain (0,6 mm), Radisson (4 mm) et Chapais (28 mm), au Nord-du-Québec
1e  mois de juin le moins pluvieux à Val-d’Or (13 mm), en Abitibi-Témiscamingue
1e  séquence mai-juin la plus sèche à Lebel-sur-Quévillon (49 mm), au Nord-du-Québec
1e  séquence mai-juin la plus sèche au Québec (86 mm, 2e au sud avec 115 mm)
62  % de la pluie normale en juin en moyenne au Québec (49 mm, 75 % au sud avec 71 mm)
4e  mois de juin le plus chaud au Québec (6e au sud)
6e  début d’année le plus chaud au Québec (7e au sud)
2,3  °C plus chaud que la normale en juin au Québec (1,6 °C de plus que la normale au sud)
36,5  °C maximum le 1er à Saint-Hyacinthe (La Providence), en Montérégie – un record local

Le plus faible total de précipitations des archives en juin et mai-juin, en moyenne, au Québec

Le total de pluie mensuel moyen au Québec (49 mm) a été le plus bas des cent derniers mois de juin, égalant les minimums records de juin 1955 et 2013, qui avait aussi causé d’importants feux de forêt, et retranchant 2 mm au total de juin 1995. Il s’agissait notamment d’un minimum record à plusieurs endroits du Nord-du-Québec et de l’Abitibi-Témiscamingue, avec un total 57 à 77 mm plus bas que la normale. Il n’est même pas tombé 1 mm de pluie à Eastmain (record précédent : 15 mm en juin 1972, en 45 ans d’observations) et il en est tombé presque 2 mm à Kuujjuarapik (8 mm en 1930, en 104 ans), alors que le total a atteint 4 mm à Radisson (13 mm en 2018, en 50 ans), 11 mm à Waskaganish (22 mm en 2019, en 14 ans), 13 mm à Val-d’Or (26 mm en 1962, en 96 ans) et 28 mm à Chapais (33 mm en 2006, en 87 ans). À Lebel-sur-Quévillon, où les feux de forêt ont fait rage le mois durant, les 33 mm de pluie reçus principalement à la fin juin étaient tout juste au-dessus du minimum record des 73 dernières années (31 mm en 1965), mais les 49 mm tombés en mai-juin étaient largement en-dessous (69 mm en mai-juin 1953). Le total de précipitations en mai-juin a d’ailleurs aussi été le plus faible des cent dernières années en moyenne au Québec (86 mm), retranchant 4 mm au précédent minimum record (mai-juin 1968). Au sud de la province, le total de pluie a été le sixième plus bas pour un mois de juin (71 mm), à 15 mm des minimums records de juin 1983 et 1995, à 6 mm du total de juin 2020 et à moins de 2 mm de ceux de juin 1938 et 1991. Il a aussi été le deuxième plus bas en mai-juin (115 mm), à 1 mm de mai-juin 2020, qui avait entraîné le plus important feu de forêt recensé au Saguenay—Lac-Saint-Jean, et avec 2 mm de moins que mai-juin 1953.

Alors que le feu brûlait les forêts du Nord-du-Québec et de l’Abitibi-Témiscamingue, mais aussi celles du nord de la Mauricie, du Saguenay–Lac-Saint-Jean et de la Côte-Nord, plusieurs localités de l’extrême sud et sud-est de la province ont plutôt reçu un surplus de pluie en juin. C’était notamment le cas de Sorel en Montérégie (185 mm, soit 86 mm de plus que la normale), Lac-aux-Sables en Mauricie (187 mm, +71 mm par rapport à la normale), Bromptonville en Estrie (180 mm, +56 mm), Saint-Ludger en Chaudière-Appalaches (182 mm, +75 mm), Rivière-Bleue au Bas-Saint-Laurent (179 mm, +79 mm) et Grande-Vallée en Gaspésie (150 mm, +72 mm).

Chronologie des événements

Le 1er et le 2 juin, de la grêle est observée à Sainte-Christine, dans Portneuf, alors que des orages sont rapportés au sud-ouest de la province, sans toutefois être accompagnés de pluie abondante.

Du 5 au 7 juin, de 110 à 150 mm de pluie tombent sur L’Anse-Pleureuse, Grande-Vallée, Cap-de-la-Madeleine (qui en reçoit le maximum) et Gaspé, sur la côte nord de la Gaspésie. De 25 à 50 mm sont reçus en Chaudière-Appalaches, au Bas-Saint-Laurent et ailleurs en Gaspésie et sur la Côte-Nord, où le total atteint 75 mm à Godbout. Par ailleurs, les vents sont violents par moments plus à l’est. Ce n’est pourtant pas tant dans ces régions qu’on rapporte des orages, à part au Bas-Saint-Laurent, mais plutôt en Outaouais, dans les Laurentides, dans Lanaudière et en Montérégie, où il tombe de la grêle à Saint-Hyacinthe et à Sainte-Béatrix.

Le 9 juin, de la grêle est rapportée à Louiseville, en Mauricie.

Le 10 juin, le tonnerre gronde en Abitibi-Témiscamingue et au Saguenay—Lac-Saint-Jean, et le 11 dans la Capitale-Nationale, là encore sans être accompagné de pluie abondante.

Du 12 au 13 juin, le Témiscamingue reçoit de 25 à 45 mm de pluie par endroits, le long de la frontière avec l’Ontario, puis c’est au tour de la Montérégie, de l’Estrie, du Centre-du-Québec et du sud des Laurentides, de Lanaudière et de la Capitale-Nationale d’en recevoir de 25 à 40 mm par endroits.

Du 14 au 18 juin, des orages localisés laissent au fil des jours un total de 25 à 75 mm de pluie par endroits sur la Montérégie, l’Estrie, le Centre-du-Québec, le sud de la Mauricie, la Capitale-Nationale, le Saguenay—Lac-Saint-Jean, la Chaudière-Appalaches, le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie. Le 15, les vents atteignent jusqu’à 85 km/h sur l’ouest de l’île de Montréal.

Le 24 juin, la Montérégie, l’Estrie et la Beauce reçoivent de 25 à 50 mm de pluie par endroits, et il en tombe jusqu’à 70 mm à Saint-Ludger. Du tonnerre est rapporté en Outaouais, dans les Laurentides, en Estrie et en Mauricie, de même que sur la Côte-Nord.

Du 26 au 30 juin, des orages éclatent et laissent près de la moitié du total de pluie mensuel sur le sud de la province en cinq jours (35 mm en moyenne), dont la grande majorité lors des trois premiers. En Montérégie, 95 des 119 mm reçus du 26 au 30 à Sorel tombent en seulement 12 heures, le 26. Dans les Laurentides, l’intensité des précipitations atteint jusqu’à 43 mm en 30 minutes le 26 du côté de Saint-Benoît, sur un total de 94 mm jusqu’au 30. Sur l’ensemble de la période, de 50 à 75 mm sont reçus en de nombreux endroits en Outaouais, dans les Laurentides, dans Lanaudière, en Mauricie, dans la Capitale-Nationale, au Saguenay—Lac-Saint-Jean, en Chaudière-Appalaches, au Bas-Saint-Laurent et sur la Côte-Nord. Au Nord-du-Québec, Lebel-sur-Quévillon reçoit la quasi-totalité de son faible total mensuel lors de ces cinq derniers jours du mois (29 sur 33 mm, dont 17 mm le 26), alors que Waskaganish (7 sur 11 mm) et Chapais (19 sur 28 mm) en reçoivent les deux tiers.

L’année 2023

Les six premiers mois de 2023 ont constitué la sixième première moitié d’année la plus chaude des 104 dernières années à l’échelle du Québec, à égalité avec le début d’année 2012, et la septième plus chaude au sud de la province, avec des anomalies moyennes respectives de 1,6 et 1,8 °C. Les débuts d’année plus chauds sont très récents, soit en 1998, 1999, 2006, 2010 et 2021, tant au sud du Québec qu’à l’échelle de la province, alors que le début d’année 2012 a aussi été plus chaud au sud de la province.

Ce début d’année a aussi été sec, laissant d’abord moins de neige que la normale au sud de la province (119 cm, -15 cm par rapport à la normale) et à l’échelle du Québec (89 cm, -40 cm), et encore moins de pluie que la normale par la suite, à l’une (174 mm, -71 mm par rapport à la normale) et l’autre (120 mm, -53 mm) de ces échelles. Alors que la neige n’a pas été distribuée également dans la province, le Québec enregistrant des surplus par endroits et des déficits à d’autres (voir le texte de mai pour plus de détails), la pluie a, quant à elle, manqué pratiquement partout. Les secteurs où l’on observe les plus grands déficits sont l’est de la baie James, le nord du Saguenay—Lac-Saint-Jean, la Côte-Nord, les secteurs autour de Québec et l’Estrie.

Température maximale (°C)
Température moyenne (°C)
Température minimale (°C)
Pluie totale (mm)
Température maximale (°C) - Anomalie
Température moyenne (°C) - Anomalie
Température minimale (°C) - Anomalie
Pluie (%) Pourcentage de la normale
TTempérature maximale (°C) - Classification
Température moyenne (°C) - Classification
Température minimale (°C) - Classification

Sommaire mensuel géostatistique pour le Québec

Juin 2023 Moyenne Anomalie1 Classification
Température maximale (°C) 19,4 2,6 Chaud
Température moyenne (°C) 13,4 2,3 Très chaud
Température minimale (°C) 7,3 2,2 Très chaud

1 La normale de 1981 à 2010 est la référence dans ce texte, à moins d’indication contraire.