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Communiqué de presse

Étude sur la qualité de l’eau potable dans sept bassins versants en surplus de fumier et impacts potentiels sur la santé
Résultats et plan d’action

Québec, le 3 décembre 2004 — Les ministères de l’Environnement, de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, de la Santé et des Services sociaux ainsi que l’Institut national de santé publique du Québec rendent publics les résultats de l’Étude sur la qualité de l’eau potable dans sept bassins versants en surplus de fumier et impacts potentiels sur la santé.

Dans l’ensemble, l’Étude permet de tracer, à un moment précis, un portrait rassurant à l’égard de la qualité de l’eau et des risques pour la santé auxquels sont confrontés les résidents des zones d’agriculture intensive des sept bassins versants ciblés : Chaudière, Boyer, Etchemin, Nicolet, Yamaska, Bayonne et L’Assomption. Ces zones correspondent aux municipalités dans lesquelles l’activité agricole, la culture ou l’élevage couvre 25 % ou plus du territoire et dont le bilan en phosphore (P2O5) se révèle excédentaire.

Cette étude, composée de neuf rapports et d’un sommaire, avait pour buts de mieux documenter les risques, pour l’environnement et pour la santé, potentiellement associés aux productions animales intensives et de vérifier si la qualité de l’eau souterraine se dégradait en milieu agricole.

Résultats de l’étude

Qualité de l’eau

L’étude portant sur les puits domestiques montre que, sur le plan microbiologique, la qualité de l’eau souterraine en zone d’agriculture intensive se compare à celle en zone témoin, zone qui est représentée par les municipalités rurales où l’activité agricole utilise moins de 25 % du territoire et dont le bilan en phosphore  (P2O5) est négatif. Pour les nitrates, la proportion de puits dont la concentration est d’au moins 3 mg/L-N est plus grande en zone d’agriculture intensive qu’en zone témoin. Bien qu’il soit sous la norme de potabilité de 10 mg/L-N, ce résultat constitue un avertissement puisque le seuil de 3 mg/L-N atteste de l'influence indéniable des activités humaines qui se passent en surface et qui sont susceptibles de générer des nitrates dans l’eau souterraine. De manière générale, les puits de surface sont plus susceptibles d’être affectés que les puits profonds.

En ce qui a trait à la caractérisation de la qualité de l’eau des sources municipales d’approvisionnement en eau potable, l’étude a porté tant sur les sources en eau de surface qu’en eau souterraine. De façon générale, les niveaux de contamination rencontrés ne sont pas alarmants même si certains paramètres peuvent être présents à des niveaux notables. En eau souterraine, la concentration d’azote ammoniacal (NH3) est plus grande en zone d’agriculture intensive qu’en zone témoin. En ce qui concerne les approvisionnements en eau de surface, notamment en rivières, les concentrations en nitrates et en phosphore total se sont avérées supérieures en zone d’agriculture intensive qu’en zone témoin. L’étude ne distingue cependant pas la contribution de chacune des sources possibles de pollution, qu’elles soient agricoles, municipales ou industrielles.

Les travaux de caractérisation des puits individuels ont révélé que la dynamique de migration des microorganismes dans le sol est mal connue, ce qui oblige à entreprendre de nouvelles recherches pour identifier les facteurs qui contrôlent le déplacement des microorganismes et qui entraînent la contamination de puits.

Effets sur la santé

Les deux enquêtes sur les habitudes de consommation montrent que la consommation moyenne d’eau de robinet, au domicile, sur le territoire étudié, de 1,2 L par jour par adulte et de 0,7 L par jour pour les nourrissons, est comparable à ce qui est rapporté dans la littérature et similaire en zone d’agriculture intensive et en zone témoin, peu importe le type de source utilisé (puits, réseau privé ou réseau public).

Une évaluation du risque qui a considéré la consommation d’eau des enfants et des adultes ainsi que le niveau de contamination de l’eau par les nitrates révèle que le risque pour la population des zones d’agriculture intensive est considéré comme très faible. Ce résultat est appuyé par le faible pourcentage de dépassement (2,6 %) de la norme de 10 mg/L-N de la concentration des nitrates dans les puits domestiques.

Deux études portaient spécifiquement sur l’incidence des maladies entériques (ex. : diarrhées, gastro-entérites). D’une part, l’étude du risque de gastro-entérite chez les familles utilisant l’eau d’un puits domestique n’a révélé aucune augmentation de la fréquence de la diarrhée ou de la gastro-entérite chez les familles résidant en zone d’agriculture intensive comparativement à celles résidant en zone témoin.

D’autre part, l’étude concernant les hospitalisations et les maladies à déclaration obligatoire, couvrant la période de 1995 à 1999, démontre que 90 % des cas d’hospitalisation pour maladies entériques potentiellement transmissibles par l’eau sont d’origine inconnue et que 4 % sont d’origine animale. L’étude révèle que, généralement, les populations résidant dans des zones d’agriculture intensive ont un taux plus élevé d’hospitalisation pour les maladies entériques. Toujours en zone d’agriculture intensive, on retrouve un taux plus élevé d’hospitalisation pour les maladies entériques d’origine inconnue, chez les enfants de moins de 5 ans vivant dans des municipalités où les puits privés ou les réseaux d’eau non chlorée prédominent. Mentionnons que d’autres causes peuvent expliquer une occurrence plus élevée en zone d’agriculture intensive : alimentation ou encore contact direct avec les animaux.

Actions gouvernementales qui découlent de l’étude

Les actions gouvernementales comprennent plusieurs volets. Le premier se réaliserait dans le cadre d’un programme d’acquisition de connaissances sur les grands aquifères du Québec qui comprendrait l’identification des zones sensibles à la contamination de l’eau souterraine, la réalisation de cartes de vulnérabilité des aquifères et la mise en place d’un réseau permanent de surveillance de la qualité de l’eau souterraine. Ce réseau permettrait, entre autres, d’intensifier les efforts d’échantillonnage de l’eau dans les zones de production animale intensive, vulnérables à la contamination.

Dans un deuxième volet, des ajustements aux pratiques courantes seront apportés par les usagers de ces zones sensibles en vue de prévenir la contamination de l’eau souterraine, notamment lors de l’application du Règlement sur les exploitations agricoles et du Règlement sur le captage des eaux souterraines.

Le troisième volet consistera en la poursuite de recherches dans des domaines déjà couverts dans les rapports rendus publics aujourd’hui ainsi que dans des domaines connexes.

Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation continuera, pour sa part, d’appuyer les agricultrices et les agriculteurs dans l’adoption de pratiques respectueuses de l’environnement. Il est déjà en action et leur propose un accompagnement technique et financier qui leur permettra de poursuivre l’amélioration de leurs performances environnementales.

Le ministère de la Santé et des Services sociaux, en collaboration avec l’Institut national de santé publique du Québec, entend, quant à lui, assurer un suivi plus étroit des problèmes de santé qui pourraient être reliés à la pratique d’activités agricoles intensives. Sur la base du principe de précaution, plusieurs recherches visant l’amélioration des connaissances sur les effets sur la santé des populations vivant sur ou à proximité des lieux de production agricole seront poursuivies au cours des prochaines années.

Le ministère de l’Environnement, de concert avec les ministères et l’organisme partenaires, entendent réaliser, dans cinq ans, une nouvelle étude de caractérisation afin d’évaluer l’efficacité des mesures mises en place au cours des cinq années qui viennent.

L’intégral des neuf rapports de recherche de l’étude et son sommaire sont accessibles dans les sites Internet du ministère de l’Environnement : www.menv.gouv.qc.ca , de l’Institut national de santé publique du Québec : www.inspq.qc.ca , du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation : www.mapaq.gouv.qc.ca et du ministère de la Santé et des Services sociaux : www.msss.gouv.qc.ca .

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SOURCES :

Mariette Trottier
Conseillère en communication
Direction des communications
Ministère de l’Environnement
Tél. : (418) 521-3823, poste 7069

Irène Langis
Coordonnatrice
Unité des communications
Institut national de santé publique du Québec
Tél. : (514) 864-1337
Denise Lacoursière
Conseillère en communication
Direction des communications
Ministère de la Santé et des Services sociaux
Tél. : (418) 266-8941

Harold Tremblay
Conseiller en communication
Direction des communications
Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation
Tél. : (418) 380-2100, poste 3514

INFORMATION :

Patrick Septembre
Conseiller en communication
Direction des communications
Ministère de l’Environnement
Tél. : (418) 521-3823, poste 4173