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Faits saillants

2017 : 10e année la plus chaude au Québec depuis 1915

L’année 2017 a marqué le 20e anniversaire de la fin des températures normales du 20e siècle, au Québec. L’anomalie de température moyenne a été de 1,3 °C, au Québec, par rapport à la normale du siècle dernier. Il s’agissait de la 10e année la plus chaude au Québec et de la 13e au sud de la province, selon l’analyse des données climatiques prises aux stations de surface de référence depuis 1915 et homogénéisées depuis 1960.

Neuf des dix années les plus chaudes recensées au Québec ont été observées depuis 1998, la plus récente période climatologique (1981-2010) étant elle-même sous l’influence de huit de ces dix années. La température moyenne de 2017 a pourtant tout de même été 0,7 °C supérieure à la normale de cette période de référence, au Québec.

Le niveau de chaleur a été similaire sur l’ensemble du territoire, l’anomalie étant quelques dixièmes de degrés plus élevée dans l’ouest que dans l’est de la province. Dans les états voisins au sud du Québec, l’année 2017 se classe aussi 10e en Nouvelle-Angleterre. À l’échelle mondiale, 2017 a été la troisième année la plus chaude en 138 ans d’observations, à 0,1 °C de l’année record 2016 et 0,06 °C de 2015.

Les précipitations ont été abondantes (1123 mm, 113 %) au sud de la province, même record localement en Outaouais, dans les Laurentides, dans Lanaudière, au Centre-du-Québec et au Saguenay—Lac-Saint-Jean. Une crue printanière historique a d’ailleurs découlé de pluies (824 mm, 117 %) et de chutes de neige (290 cm, 112%) largement au-dessus des normales de 1981 à 2010 au sud. Le Bas-Saint-Laurent a quand même subi les contrecoups d’un état de sécheresse grave durant l’été. À l’échelle du Québec, les précipitations (879 mm, 106 %), autant sous forme de pluie (613 mm, 112 %) que de neige (266 cm, 104 %), ont aussi surpassé les normales.

Chronologie des événements

Janvier a donné le ton, comme en 2016, avec la plus forte anomalie mensuelle de 2017 (5 °C), suivie de la troisième plus forte (1,7 °C) de l’année en février. L’air plus chaud était aussi plus humide et a généré plus de précipitations, tout de même davantage sous forme de neige, au Québec (132 cm, 115 %) et au sud (180 cm, 125 %). La tempête de l’année contribua à un quatrième mois consécutif de neige abondante (45 cm, 119 %) en mars et à accroître davantage le cumul de neige (233 cm, 125 %) et de précipitations totales (271 mm, 118 %) au sud.

Les températures printanières descendaient ensuite sous les normales pour un quatrième duo mars-avril consécutif pour revenir au-dessus des normales en mai. Ce régime thermique a influencé la crue printanière, qui a causé de graves inondations au sud. Les précipitations hivernales abondantes avaient laissé au sol le huitième couvert de neige le plus chargé en eau (256 mm, 130 %), à l’amorce de la deuxième période de fonte (1er avril au 15 mai) la plus pluvieuse (134 mm, 185 %) des 55 dernières années. Le surplus d’eau imprévisible qu’amenait la pluie (51 mm) était aussi supérieur à celui provenant de la fonte (34 mm) et constituait la source principale des problèmes de gestion des eaux rencontrés. C’était au total le second apport en eau (412 mm) en importance à tenter de s’écouler par nos rivières en 55 ans.

L’été, sans canicule, ne nous aura pas fait ressentir cette 10e plus grande chaleur annuelle en 103 ans. Le Québec, sous une anomalie moyenne de -0,2 °C, était un îlot de fraîcheur durant la troisième plus chaude période de juin, juillet et août en 138 ans à l’échelle mondiale. La pluie tombait en excès (130 %) par endroits en Outaouais, en Montérégie, au Lac-Saint-Jean et sur la Côte-Nord, pendant que sévissait une sécheresse grave au Bas-Saint-Laurent, le sol localement privé de la moitié des pluies normales, et anormale de Trois-Rivières à la Gaspésie (70 % des pluies normales).

La chaleur anormale revenait plutôt en septembre (1,4 °C d’anomalie), avec une canicule historique au lendemain de l’équinoxe d’automne et le mois d’octobre le plus chaud depuis au moins 1870 au sud du Québec. Novembre et la vague de froid intense des Fêtes, en décembre, auront empêché 2017 de s’inscrire encore plus haut au classement des années les plus chaudes de notre histoire.

 

2017 : 1,3 °C plus chaud que le 20e siècle, à l’image du 21e siècle

Depuis maintenant vingt ans, notre température moyenne annuelle n’est plus descendue sous la normale du dernier siècle, la dernière occurrence remontant à 1997, par un dixième de degré. Une personne sur cinq n’a ainsi connu que ce régime climatique au Québec. À cet égard, 2017 peut paraître « normale », puisqu’elle qui se situait exactement dans la moyenne observée au 21e siècle : 1,3 °C plus chaud que le 20e siècle. Alors qu’il devient difficile de remarquer que cette séquence incomparable n’était pas la norme auparavant, les événements climatiques majeures qui l’accompagnent viennent le rappeler.

En 2017, la tempête hivernale du siècle, les inondations printanières majeures, une sécheresse grave, la première canicule de cinq jours à l’automne et le plus doux mois d’octobre en 147 ans ont été difficiles à ignorer. Les conditions printanières extrêmes sont aussi de retour de plus en plus fréquemment. Trois des quatre et quatre des dix plus forts apports en eau printaniers ont eu lieu ces dix dernières années (2008, 2011, 2014 et 2017), les trois plus récents causant d’importants dégâts. Ces événements climatiques extrêmes ne portent pas uniquement la trace des changements climatiques, mais s’inscrivent en droite ligne avec la hausse des températures et la hausse des précipitations observées.

 


Sommaire annuel géostatistique pour le Québec
2017 Température (°C) Précipitations
Max.
moy.
Min.
moy.
Moyenne Anomalie2 Pluie
(mm)
Neige
(cm)
Totale
(mm)
% normale

Sud du Québec1

7,0 -3,5 1,8 +0,4 824 290 1123 113
Nord du Québec1 0,6 -8,3 -3,9 +0,9 423 230 648 98
Au Québec 3,8 -5,8 -1,0 +0,7 613 266 879 106

(1) Le Québec est ici divisé au 52e parallèle de latitude nord, tel qu’illustré sur les cartes. Le sud-ouest de la Côte-Nord et du Nord-du-Québec est donc inclus dans le sud du Québec.
(2) L’anomalie est l’écart entre la température observée et la moyenne de la période de 1981 à 2010.