Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs
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Guide de consommation du poisson de pêche sportive en eau douce

Pour en savoir plus

  • Pêche sportive au Québec
  • Contrôle et surveillance de la contamination des poissons
  • Principaux contaminants chimiques des poissons de pêche sportive
  • Précautions à prendre dans la préparation des poissons
  • Autres sources de pollution
  • Voyages de pêche
  • Poissons anadromes et des poissons marins
  • Pour rendre la pêche plus délicieuse

  • Pêche sportive au Québec

    La pêche sportive est une activité récréative très populaire au Québec; une partie importante de la population s'y adonne dans les nombreux lacs et rivières de la province. Selon une enquête sur la pêche récréative au Canada réalisée par Pêche et Océans Canada, 652 919 Québécois ont pratiqué la pêche sportive en 2015, c'est-à-dire qu'ils y ont consacré en moyenne 15 jours par année, pour une récolte totale de 43 millions de poissons. Les trois principales espèces capturées au Québec en 2015 ont été par ordre d’importance la truite mouchetée, le doré jaune et la perchaude.

    Contrôle et surveillance de la contamination des poissons

    Les poissons capturés par des pêcheurs sportifs n'ont pas à être soumis au contrôle des contaminants, contrairement aux produits de la pêche commerciale qui sont réglementés au fédéral par la Loi sur les aliments et drogues et au provincial par la Loi sur les produits alimentaires.

    Le Ministère, dans le cadre de la surveillance de la contamination du milieu aquatique, évalue le niveau des contaminants dans la chair des poissons d'eau douce. Des suivis sur les teneurs en mercure dans la chair des poissons sont également réalisés par Hydro-Québec dans le cadre de ses activités.

    Les données recueillies grâce à ces programmes instaurés au fil des années (1978 à 2018) ont permis de tracer un portrait relativement précis de la contamination de la chair de divers poissons.

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    Principaux contaminants chimiques des poissons de pêche sportive

    Recommandations de consommation

    La contamination varie de façon importante selon les contaminants, les diverses espèces de poissons et les lieux.

    Les recommandations données dans le Guide de consommation du poisson de pêche sportive en eau douce sont basées principalement sur la directive de 0,5 mg/kg pour le mercure édictée par Santé Canada pour la mise en marché des produits de la pêche. Les autres substances analysées (métaux, biphényles polychlorés (BPC), dioxines et furanes et polybromodiphényléthers (PBDE) présentent habituellement des concentrations considérées comme ne représentant pas de risque significatif pour la consommation humaine. Les substances comme les pesticides organochlorés (DDT, HCB, dieldrine, hexachlorobenzène) ne sont plus analysés, les concentrations étaient toujours inférieures ou près des limites de détection,

    Dans le cas du mercure, les teneurs excèdent fréquemment la directive de 0,5 mg/kg pour plusieurs espèces de poissons, notamment dans le cas des poissons piscivores.

    Mercure

    Le mercure est largement répandu dans notre environnement. Il se concentre dans le poisson, les crustacés et les autres produits comestibles d'eau douce sous une forme potentiellement nocive pour l'être humain.

    Principales sources de mercure
    Montagne Le mercure présent naturellement dans le roc, l'air et l'eau.
    Industries - navires Le mercure rejeté dans l'environnement par des sources industrielles majeures, qui s'accumule dans les sédiments de certains tronçons de cours d'eau ou de certains lacs.
    Auto Le mercure disséminé dans l'environnement par l'intermédiaire d'une multitude de produits de consommation et par la combustion du pétrole, de l'huile, du charbon, etc.
    Illustration méthyl-mercure Le mercure (Hg) est un métal comme le fer et l'or, qui se retrouve naturellement dans l'environnement sous forme de sulfure. Purifié, il se présente à l'état liquide à la température ambiante. Au contact des bactéries présentes dans le fond des lacs et des rivières, il peut se transformer en une substance assimilable appelée méthyl-mercure, (CH3Hg+) qui présente un danger pour la santé humaine.

    Depuis le début des années 1970, un meilleur contrôle des sources industrielles de mercure a fait régresser la contamination par le méthyl-mercure, mais la diversité des sources nous oblige toutefois à demeurer vigilants.

    Facteurs qui affectent le degré de contamination mercurielle dans les poissons

    La contamination des poissons varie en fonction de plusieurs facteurs : espèce, âge et lieu.

    • Les espèces piscivores, c'est-à-dire celles qui se nourrissent d'autres poissons, tels le brochet, le doré, le maskinongé, etc., sont les plus contaminées;
    • pour une même espèce, les gros spécimens contiennent généralement une plus grande concentration de mercure que les petits;
    • la mise en eau de réservoirs crée une augmentation de la teneur en mercure dans les poissons.
    Risques du mercure pour la santé humaine

    Lorsque l'être humain ingère de la chair de poisson contaminée par le mercure sous la forme de méthyl-mercure, voici ce qui se passe. La presque totalité du méthyl-mercure contenu dans le poisson est absorbée et passe ensuite dans la circulation sanguine. Environ la moitié de cette dose absorbée est éliminée en un ou deux mois. À cause de cette persistance, en augmentant la fréquence des repas de poisson contaminé par le mercure, la quantité de cette substance présente dans le corps tend à augmenter.

    Le méthyl-mercure a tendance à se concentrer dans le cerveau. D'ailleurs, les principaux effets trouvés chez des personnes intoxiquées sont des manifestations d'altération du système nerveux, tels des problèmes de coordination des mouvements, une faiblesse musculaire, une atteinte de la sensibilité, du langage, de la vision et de l'audition. Des problèmes neurologiques (retard mental, troubles de coordination, paralysie) ont également été observés chez les nouveau-nés de mères fortement exposées à cette substance.

    L'apparition des effets toxiques dépend de l'importance de l'exposition. En suivant les recommandations de ce guide, vous minimiserez ces risques.

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    BPC, DDT, dioxines, furannes et autres organochlorés et les PBDE

    Les composés organochlorés et les PBDE constituent deux catégories de produits chimiques organiques dont les usages ont été multiples. Étant donné leur persistance et leur toxicité, plusieurs sont maintenant interdits d'usage au Canada. Contrairement au mercure, qui peut se retrouver naturellement dans le roc, l'air et l'eau, ces composés doivent principalement leur présence dans l'environnement à l'activité humaine.

    Certains sont des produits à usages industriels, par exemple les BPC (biphényles polychlorés), que l'on retrouve dans certains équipements hydrauliques et électriques. Le bris d'équipements, les rejets de certaines industries et l'incinération non contrôlée de produits contenant des BPC ont grandement favorisé la dispersion de ces substances dans l'environnement. Les BPC sont maintenant interdits dans tout nouveau produit depuis 1980.

    D'autres organochlorés ont été utilisés en agriculture et plus rarement, dans l'industrie, comme pesticides. C'est notamment le cas du DDT (dichlorodiphényl-trichloroéthane), du mirex et du lindane. Ils ont été dispersés dans l'environnement par le lessivage des sols, par l'eau de pluie ou par les industries qui les fabriquaient.

    Les dioxines et les furannes, ne sont pas produits de manière intentionnelle. Ils se forment en très petites quantités comme impuretés lors de la production de certains herbicides et germicides ou lors du blanchiment au chlore dans les usines de pâtes et papiers. Ils sont aussi formés lors de l'incinération de certains déchets municipaux et industriels, lors d'incendies où l'on trouve du matériel électrique contenant des produits organiques chlorés ou lors de la combustion de l'essence au plomb dans les véhicules automobiles.

    Les polybromodiphényléthers (PBDE) ont été ajoutés dans différentes matrices plastiques et résines synthétiques ainsi que dans des fibres textiles pour réduire l’inflammabilité d’une foule de produits de consommation : les matériaux de rembourrage des meubles, les boîtiers d’appareils électroniques (téléviseur, ordinateurs, etc.), des pièces d’automobiles. etc. Les PBDE ont fait l’objet d’une élimination progressive de leur utilisation entre 2004 et 2013.

    Facteurs qui affectent le degré de contamination en organochlorés et en PBDE dans les poissons

    Quelle que soit leur origine, ces contaminants s'acheminent presque toujours vers les lacs et cours d'eau, où ils s'associent en grande partie aux particules fines présentes dans l'eau, qui demeurent en suspension ou se déposent au fond. Ils passent ensuite dans les organismes aquatiques par la consommation d'eau ou de nourriture contaminées et s'accumulent dans les graisses.

    La concentration en organochlorés et en PBDE dans la chair du poisson varie selon l'espèce. Cette variation est fonction du régime alimentaire et de la teneur en gras des tissus des différents poissons. Les poissons à chair maigre, tels que la lotte ou le poulamon, concentrent ces substances principalement dans le foie ou le tissu adipeux alors que l'anguille, la barbotte, l'esturgeon et les salmonidés, qui sont des poissons à chair grasse, peuvent aussi emmagasiner ces substances dans la chair. En règle générale, les viscères (le foie par exemple), les graisses et la peau sont les sites préférés où s'accumulent ces contaminants.

    Risques associés aux BPC, dioxines et furannes et PBDE

    Aux doses auxquelles la population est exposée, on n'a pas mis en évidence d'effets toxiques et cancérigènes de ces substances. Toutefois, à cause des incertitudes qui existent sur leurs effets potentiels à faibles doses, il existe un consensus parmi la communauté scientifique selon lequel il convient de demeurer prudent vis-à-vis de ces substances. En suivant ce guide, le risque d'atteintes à la santé reste négligeable.

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    Parasites

    La plupart des parasites retrouvés chez les poissons ne représentent pas de danger pour la santé humaine. Toutefois, il est possible d'éliminer pratiquement tout danger de contamination en faisant cuire le poisson pendant au moins dix minutes. La congélation du poisson pendant vingt-quatre heures à -20°C permet aussi d'éliminer les larves de certaines espèces de parasites. Pour réduire les risques de contamination bactériologique et parasitaire, le fumage, le marinage ou la salaison des poissons d'eau douce ou salée devraient s'effectuer avec du poisson congelé.

    Afin de vous aider à distinguer les parasites, consultez le petit guide qui présente quelques indications sur leur aspect, leur dimension et la façon dont ils se développent chez les diverses espèces de poissons.

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    Précautions à prendre dans la préparation des poissons

    Comme les organochlorés et les PBDE s'accumulent dans la graisse, les viscères et la peau, on recommande au consommateur de rejeter systématiquement ces parties.

    Lors de la préparation du poisson, il est préférable de ne conserver que les filets débarrassés de la peau et de la base des nageoires.

    La cuisson ne dégrade pas les organochlorés et les PBDE, mais elle permet d'extraire une partie des graisses qui pourraient en contenir. Ces graisses se retrouvent dans le jus de cuisson, y entraînant le produit toxique. C'est pourquoi il est recommandé d'éviter également d'utiliser le jus de cuisson pour la préparation d'autres mets tels que soupes et sauces.

    Consultez l'information sur la consommation sécuritaire des poissons sauvages pour en apprendre plus.

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    Autres sources de pollution

    Il est fortement recommandé de ne pas consommer du poisson pêché dans certaines zones où il existe un risque de contamination bactérienne (interdiction de baignade) ou une pollution évidente (rejets d'égouts industriels ou municipaux, etc.) ou la mortalité de poissons.

    Voyages de pêche

    Soulignons que toutes les recommandations de ce guide s'appliquent à une consommation régulière à long terme. Dans le cas d'une consommation occasionnelle de poisson, par exemple lors d'un voyage de pêche, il est loisible d'en manger davantage, mais il faut s'imposer par la suite une certaine période de non-consommation de poisson.

    Par exemple, on peut doubler la consommation recommandée dans le guide au cours d'une période d'un mois si on s'abstient de poisson pendant le mois suivant ou encore la quadrupler si on s'abstient d'en consommer pendant les trois mois qui suivent.

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    Poissons anadromes et des poissons marins

    Les poissons anadromes, c'est-à-dire les poissons migrateurs en provenance de l'océan qui viennent se reproduire en eau douce, tels que le saumon atlantique, l'éperlan, le poulamon atlantique (poisson des chenaux) et l'alose savoureuse, ne montrent, du moins dans l'état actuel de nos connaissances, qu'une contamination très faible. Ils peuvent donc être consommés sans restriction. La même situation s'applique aux poissons marins d'intérêt récréatif.

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