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Le Saint-LaurentLa qualité des eaux du fleuve, 1990-2003
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Présentation : un grand fleuve influencé par les activités humainesLe Saint-Laurent est le plus important cours d’eau du Québec et l’un des grands fleuves du monde. En plus d’être au cœur de nos activités économiques, il représente un habitat essentiel pour un grand nombre d’espèces animales et végétales, possède un très bon potentiel récréotouristique et constitue la source d’approvisionnement en eau potable de près de la moitié des Québécois. L’urbanisation, l’industrialisation et l’intensification des activités agricoles liées à un changement du mode de production ont toutefois contribué, au cours du 20e siècle, à la détérioration de la qualité de ses eaux. Au cours des 20 dernières années cependant, des efforts financiers et techniques considérables ont été consacrés à l'assainissement urbain et industriel. Ces interventions ont permis une amélioration notable de la qualité de l'eau du fleuve, mais des actions restent à entreprendre, notamment en ce qui concerne la désinfection des eaux usées municipales et les débordements des réseaux d’égouts par temps de pluie. Des efforts ont aussi été consacrés à la réduction de la pollution d’origine agricole, notamment par la mise en place de programmes visant à encourager l’utilisation de pratiques plus respectueuses de l’environnement. Le présent document dresse un portrait de la qualité de l’eau du fleuve Saint-Laurent à partir des données recueillies au cours des étés 2000 et 2001. La portée géographique de cette étude se limite au corridor fluvial compris entre le lac Saint-François et l’île d’Orléans et les données de qualité d’eau se réfèrent exclusivement aux paramètres conventionnels (substances nutritives, matières en suspension, coliformes fécaux, etc.). Ce document fait également le point sur l’évolution de la qualité des eaux du fleuve depuis 1990 et tente de déterminer les causes des changements observés. La qualité bactériologique de 16 sites potentiels de baignade caractérisés au cours de l’été 2003 est également présentée. Caractéristiques générales
Caractéristiques hydrographiques
Le Saint-Laurent est principalement alimenté par les Grands Lacs et la rivière des Outaouais. Les contributions en eau de ces deux grands bassins versants dépendent des conditions climatiques et de la régularisation des eaux effectuée au barrage Moses-Saunders, à la sortie du lac Ontario, et aux différents barrages situés sur la rivière des Outaouais.
Pressions humaines exercées sur le milieu
Environ 60 % de la population du Québec vit sur les rives du Saint-Laurent entre Cornwall et Québec. La population des municipalités riveraines du fleuve a augmenté de 300 000 personnes depuis 1990, pour atteindre 3 300 000 personnes en 2001. Pendant la même période, la population du Québec, dont 97 % vit à l’intérieur des limites du bassin versant, est passée de 6 540 000 personnes à 7 322 300 personnes. Les principales initiatives visant à réduire la contamination des rivières et du fleuve Saint-Laurent auront été sans conteste le Programme d’assainissement des eaux du Québec (PAEQ) lancé en 1978 et les autres programmes qui lui ont succédé. Ces interventions ont permis l’interception, le traitement et, dans certains cas, la désinfection des eaux usées autrefois rejetées dans le fleuve et les rivières. Ainsi, aujourd’hui, plus de 98 % des municipalités desservies par un réseau d’égouts sont dotées d’une station d’épuration. Le traitement des eaux usées, presque inexistant au début des années 1980, est maintenant généralisé.
Ces programmes d’assainissement auront permis en 20 ans de réduire les rejets municipaux d’une façon importante. Les rejets de matières organiques (DBO5) ont ainsi diminué de 72 %, les rejets de matières en suspension (MES) de 78 % et les rejets de phosphore de 56 %.
Au cours des 20 dernières années, la construction de plus de 600 stations d’épuration aura permis de diminuer les rejets des municipalités de façon importante. Toutefois, des problèmes persistent à certains endroits à cause des débordements des réseaux d'égouts par temps de pluie. Dans la plupart des municipalités du Québec, les mêmes conduites évacuent les eaux de pluie et les eaux usées domestiques. Au moment de pluies importantes, les stations d'épuration ne peuvent recevoir toutes ces eaux, et des débordements d'eaux usées non traitées mélangées à de l’eau de pluie s'ensuivent. Dans certaines municipalités, de tels débordements peuvent se produire plus de 50 fois par année, le plus souvent en été. Ces débordements contaminent les cours d'eau et compromettent notamment les activités récréatives à cause de la contamination bactériologique ainsi engendrée. Depuis 1980, les nouveaux réseaux d’égouts sont de type « séparatif », c'est‑à‑dire que des conduites séparées sont prévues pour évacuer les eaux pluviales vers les cours d’eau et les eaux usées vers les stations d'épuration. Une autre cause de contamination des eaux du fleuve Saint-Laurent est le rejet d'eaux usées qui, même si elles ont été traitées, n'ont pas été désinfectées. Au Québec, 60 % des eaux usées traitées sont rejetées sans désinfection. À elles seules, les stations d’épuration de Montréal, Longueuil et Repentigny, qui traitent 47 % des eaux usées de tout le Québec, rejettent dans le fleuve Saint‑Laurent les eaux non désinfectées de 2,2 millions de personnes.
Depuis les années 1970, diverses mesures ont été mises en œuvre au Québec en vue d’assainir les eaux usées industrielles. Depuis le début des années 1990, le Programme de réduction des rejets industriels (PRRI) a permis une réduction importante des rejets des industries des pâtes et papiers localisées le long du Saint-Laurent et sur ses affluents. Ainsi, de 1981 à 2001, on a observé une réduction de 96 % des rejets de matière organique (DBO5), de 87 % des rejets de matières en suspension (MES) et de 39 % de la quantité globale des rejets d’eaux usées, alors même que la production de cette industrie augmentait de 33 %. L’ensemble des fabriques de pâtes et papiers a grandement réduit ses rejets, ce qui a contribué à améliorer la qualité des eaux du fleuve.
Trois raffineries de pétrole sont actuellement en exploitation au Québec et rejettent leurs effluents au fleuve. Entre 1975 et 1995, ces trois industries ont réduit leurs rejets d’azote ammoniacal de 810 tonnes/an à 67 tonnes/an et de matières en suspension de 446 tonnes/an à 262 tonnes/an. Si l’on comptabilise les rejets des quatre raffineries qui ont fermé au cours de cette période, les rejets d’azote ammoniacal et de matières en suspension étaient respectivement, en 1975, de 1 132 tonnes/an et de 2 698 tonnes/an. Ces efforts d’assainissement combinés à ceux réalisés par les autres industries visées par le programme Saint-Laurent Vision 2000 ont tous contribué à améliorer la qualité des eaux du Saint‑Laurent.
L’agriculture québécoise s’est grandement transformée depuis 1950. La production globale a augmenté en raison de la spécialisation et de l’intensification des productions agricoles. Cette transformation de l’agriculture a aussi entraîné une plus grande pression sur l’environnement sous forme de rejets ou de modifications physiques du territoire et des milieux. Depuis 1991, on note une augmentation des superficies en culture et du cheptel. On observe, entre autres, une augmentation de 48 % des superficies en maïs et de 46 % du cheptel porcin.
De façon générale, la pollution d’origine agricole affecte plus fortement les tributaires que le fleuve lui-même, et ce, pour toutes les formes de pollution (matières nutritives, contamination bactériologique, matières en suspension et pesticides). Les activités agricoles sont, en effet, beaucoup plus importantes à l’intérieur des terres, qui sont drainées vers les rivières, que le long des rives du fleuve. De plus, étant donné le débit élevé du Saint-Laurent, les différents contaminants qui le rejoignent par les tributaires y subissent une dilution importante. Les impacts des activités agricoles se font donc surtout sentir à l’embouchure des rivières et dans leur zone d’influence. Les activités agricoles contribuent tout de même à l’augmentation des concentrations de phosphore, d’azote et de matières en suspension observées entre Montréal et Québec et à l’eutrophisation de certains secteurs comme le lac Saint-Pierre où la profondeur est faible et l’écoulement lent. Usages de l’eau
État du milieu aquatiqueQualité de l’eau : une contamination bactériologique encore présenteAfin d'évaluer la qualité des eaux du fleuve, le ministère de l'Environnement a mis en place un programme de suivi à 31 stations d’échantillonnage localisées entre le lac Saint-François et l’île d’Orléans. L’objectif de ce programme est de fournir un portrait général de la qualité de l'eau du fleuve Saint-Laurent à partir des paramètres conventionnels (substances nutritives, matières en suspension, coliformes fécaux, etc.) et de détecter ses variations dans le temps. Les résultats et les conclusions présentés dans les sections qui suivent s’appliquent aux points d’échantillonnage, c’est-à-dire aux grandes masses d’eau du fleuve. À proximité immédiate des rives, la qualité de l’eau peut être moins bonne à cause de phénomènes locaux ou de sources locales de pollution. L’indice de qualité bactériologique et physico-chimique (IQBP) a été utilisé afin de synthétiser les données portant sur la qualité de l’eau. L’indice tient compte de huit paramètres soit le phosphore total, les coliformes fécaux, la turbidité, les matières en suspension, l'azote ammoniacal, les nitrites-nitrates, la chlorophylle a totale (chlorophylle a et phéopigments) et le pH. Selon les données recueillies au cours des étés 2000 et 2001, la qualité de l’eau du fleuve est bonne jusqu’à la hauteur de l’île de Montréal mais se détériore par la suite. En effet, en amont des rejets de la station d’épuration de Montréal, la qualité de l’eau est bonne. Cependant, étant donné que cette municipalité ne désinfecte pas ses eaux usées avant de les rejeter au fleuve, on observe, en aval de l’émissaire de la ville de Montréal, une forte contamination bactériologique. Cette contamination affecte d’abord la masse d’eau s’écoulant immédiatement au nord du chenal de navigation et plus en aval, à la hauteur de Tracy, toute la masse d’eau s’étendant du centre du fleuve jusqu’à la rive nord. Par contre, la qualité de la masse d’eau au sud du chenal de navigation est jugée satisfaisante. Le chenal, à cause de la vitesse d’écoulement des eaux, agit comme une barrière et empêche toute contamination de le traverser. Toutefois, les débordements des réseaux d’égouts survenant par temps de pluie peuvent affecter la qualité de l'eau près des rives, et ce, tant en rive nord qu’en rive sud. La ville de Longueuil rejette également des eaux usées non désinfectées dans le chenal de navigation, à la hauteur de l’île Charron. On observe ainsi une contamination bactériologique à partir de cet endroit. Toutefois, étant donné le nombre plus restreint de personnes desservies par cette station d’épuration, cette contamination est beaucoup moins importante que celle engendrée par les rejets de la ville de Montréal. Aux prises d’eau de Contrecœur et de Lavaltrie, la qualité de l’eau est mauvaise à cause de la turbidité et des matières en suspension qui y sont élevées. Des concentrations élevées de phosphore et de coliformes fécaux sont également observées à la prise d’eau de Lavaltrie dont la qualité est grandement influencée par les rivières des Mille Îles, des Prairies et L’Assomption, par les rejets des stations d’épuration des villes de Repentigny et Saint-Sulpice, et par les débordements des réseaux d’égouts survenant par temps de pluie. À la hauteur de Tracy, les eaux longeant la rive sud sont de qualité satisfaisante, alors que celles s’écoulant au centre du fleuve et au nord du chenal de navigation présentent une forte contamination bactériologique. On note également une turbidité plus élevée au nord du chenal de navigation, dans la masse d’eau influencée par les rivières des Prairies, des Mille Îles et L’Assomption. La contamination bactériologique provenant de la région de Montréal commence à s’estomper dans le lac Saint-Pierre, mais demeure perceptible jusqu’à la hauteur du quai de Bécancour, à environ 125 km en aval de Montréal. À la sortie du lac Saint-Pierre et à la hauteur du quai de Bécancour, la qualité de l’eau est satisfaisante près de la rive sud mais douteuse dans le chenal de navigation et au nord de celui-ci, à cause de la contamination bactériologique provenant des régions de Montréal et Trois-Rivières. Dans la région de Québec, l’eau du fleuve retrouve une qualité satisfaisante mais, près des rives, notamment aux prises d’eau de Sainte-Foy et de Lauzon, la turbidité est élevée et, pour cette raison, la qualité y est jugée douteuse. La qualité bactériologique de l’eau est généralement bonne mais les débordements des réseaux d’égouts survenant par temps de pluie peuvent cependant entraîner une contamination le long des rives.
La qualité de l'eau dans le
secteur de Montréal,
Statistiques descriptives de la qualité de l’eau
Dans le cas des paramètres associés à la protection de la vie aquatique comme l’oxygène dissous, l’azote ammoniacal et le pH, aucun problème n’a été constaté, quel que soit l’endroit considéré. On note cependant à plusieurs stations de prélèvement situées en aval de la région de Montréal de fréquents dépassements des critères de qualité associés à la baignade et aux activités nautiques. On observe également à certains endroits quelques dépassements du critère de qualité associé au phosphore et à la protection du plan d’eau contre l’eutrophisation.
Seuls quelques dépassements des critères de qualité associés aux activités nautiques comme la pêche, la voile et le canotage (1 000 UFC/100 ml) et à la baignade (200 UFC/100 ml) ont été observés en amont de l’émissaire de la station d’épuration de la ville de Montréal. Par contre, en aval de celui-ci, la fréquence de dépassement du critère pour la baignade augmente d’une façon importante et atteint 100 % dans le chenal de navigation et dans la masse d’eau immédiatement au nord de celui-ci. Les activités nautiques sont également compromises dans le chenal de navigation et au nord immédiat de celui-ci, et ce, jusqu’à la hauteur du quai de Bécancour, en aval de Trois-Rivières.
Dans la région de Québec, la qualité bactériologique de l’eau est bien meilleure et la pratique d’activités nautiques y est possible. La baignade serait également sécuritaire à certains endroits, mais pas en tout temps à cause de la contamination bactériologique engendrée par les débordements des réseaux d’égouts survenant par temps de pluie.
De fréquents dépassements du critère de qualité lié au phosphore (0,030 mg/l) ont été observés à la prise d’eau de Lavaltrie. Celle-ci est située près des rives dans une zone peu profonde et est influencée par les rivières des Mille Îles, des Prairies et L’Assomption ainsi que par les rejets des stations d’épuration des villes de Repentigny et Saint-Sulpice. À la prise d’eau de Contrecœur, située également en zone peu profonde, la fréquence de dépassement du critère est de 33 %, mais à tous les autres sites de mesure, cette fréquence est inférieure à 20 %. Dans les zones peu profondes du lac Saint-Pierre toutefois, la fréquence de dépassement du critère lié au phosphore pourrait être plus élevée à cause de la confluence de plusieurs tributaires drainant des territoires à forte vocation agricole.
Depuis 1990, on a constaté une amélioration de la qualité bactériologique de l’eau en amont du point de rejet des eaux usées de la ville de Montréal ainsi qu’en aval, dans les zones non influencées par ces rejets. Les eaux longeant la rive sud présentent ainsi une meilleure qualité bactériologique depuis 1992, année de la mise en service de la station d’épuration de Longueuil. Les améliorations les plus marquées ont toutefois été observées entre 1990 et 1995 aux stations de mesure localisées près de la rive nord, à la hauteur de Boucherville et de Repentigny, à la suite de travaux d’assainissement réalisés sur l’île de Montréal. Cependant, depuis 1998, il y a eu une augmentation de la contamination bactériologique à toutes les stations de mesure qui sont sous l’influence des rejets de la ville de Montréal, et ce, jusqu’à la hauteur du quai de Bécancour. La diminution, depuis 1998, des apports d’eau provenant des Grands Lacs combinée à la stabilité du débit de la rivière des Outaouais ont modifié le régime d’écoulement du fleuve, la position du panache de l’émissaire de la ville de Montréal par rapport aux grandes masses d’eau du fleuve et, par le fait même, sa zone d’influence. Dans le secteur de Québec, la qualité bactériologique de l’eau s’est nettement améliorée depuis la mise en service des stations d’épuration des villes de Lévis et de Québec en 1991 et 1992. Cette amélioration résulte essentiellement du fait que la ville de Québec désinfecte ses eaux usées en période estivale et que la station d’épuration de Lévis utilise la technologie des étangs aérés qui élimine près de 99 % des coliformes fécaux présents dans les eaux usées.
Évolution des concentrations de
coliformes fécaux dans les
Pour l’ensemble de la période 1990 à 2001, on observe une diminution des concentrations de phosphore à presque toutes les stations de mesure. Quoiqu’une partie importante de la baisse des concentrations résulte de la mise en service de stations d’épuration, une partie de la baisse observée depuis 1998 est cependant liée à la diminution du débit du fleuve et des processus d’érosion, notamment au niveau de son lit et de ses berges.
Évolution des concentrations de phosphore
total dans les secteurs Les bas niveaux d’eau enregistrés depuis 1998 ont entraîné une augmentation de la turbidité aux sites d’échantillonnage situés en eau peu profonde, notamment aux prises d’eau de Contrecœur et de Lavaltrie. Ces prises d’eau subissent davantage l’effet du brassage engendré par le vent et les vagues, ce qui a pour effet de générer une remise en suspension plus importante des sédiments de fond. Pour la période 1990 à 2001, la turbidité a cependant diminué à presque toutes les stations de mesure même si, à certains endroits, dans les secteurs du lac Saint-Pierre et de Québec, elle semble être légèrement à la hausse depuis l’été 2000.
Évolution de la turbidité dans les secteurs Tendances temporelles dans les secteurs de Montréal, du lac Saint-Pierre et de Québec, 1990 à 2001
Afin de dresser un portrait de la salubrité des sites potentiels de baignade du Saint-Laurent, une évaluation de la qualité bactériologique de l’eau a été effectuée au cours des étés 1999 à 2003 à 48 sites localisés entre l’île Sainte-Hélène, à la hauteur de Montréal, et l’île d’Orléans, en aval de Québec. Les sites ont été sélectionnés selon les critères suivants : plages historiques, plages anciennement surveillées par le ministère de l’Environnement, sites sans surveillance actuellement utilisés, présence d’un accès public, qualités esthétiques et potentiel global. Parmi l’ensemble des sites caractérisés entre 1999 et 2002, 16 ont été sélectionnés et font l'objet depuis l’été 2003 d'un suivi à long terme. Toute amélioration résultant de la réduction des débordements d’eaux usées par temps de pluie ou de la mise en place d’équipements de désinfection pourra ainsi être mise en évidence. Près de la moitié des 48 sites ayant fait l’objet d’un suivi présentaient un bon ou un très bon potentiel, c’est-à-dire que la baignade y aurait été possible au moins 70 % du temps. Par ailleurs, il existe actuellement, le long des rives du Saint-Laurent, cinq plages ouvertes au public et surveillées dans le cadre du programme Environnement-Plage. Parmi celles-ci, quatre sont situées en amont de la région de Montréal (Saint-Anicet, Saint-Zotique et les deux plages de Salaberry-de-Valleyfield) et la cinquième, la plage du parc de l’île Saint-Quentin, est située à l’embouchure du Saint-Maurice, à Trois-Rivières. C’est d’ailleurs à la suite des résultats obtenus dans le cadre du suivi des sites potentiels de baignade du Saint-Laurent que la plage de l’île Saint-Quentin, anciennement fermée pour cause d’insalubrité, a été rouverte au public à l’été 2001. La contamination des poissons par les toxiques : une diminution importante depuis 1970Depuis les années 1970, la contamination des poissons du fleuve Saint-Laurent a diminué considérablement, notamment pour le mercure et les BPC. Même si des contaminants chimiques sont encore aujourd’hui détectés, seul le mercure montre des concentrations dépassant parfois les directives pour la consommation. Cette contamination est généralement plus importante chez les gros spécimens des espèces prédatrices comme le grand brochet, le doré et l’achigan. Toutefois, considérant les quantités de poissons consommées par les Québécois en général, les risques pour la santé sont considérés comme faibles pour la majorité des consommateurs. Les recommandations du Guide de consommation du poisson ne s'appliquent donc que pour une consommation habituelle et fréquente s’étalant sur plusieurs années. Certaines restrictions existent également afin de protéger les groupes vulnérables telles les femmes enceintes. Le niveau actuel de contamination ne doit toutefois pas être négligé. Cependant, dans l’ensemble, les teneurs sont le plus souvent faibles, et les données montrent qu’il n’y a pas de forte concentration des contaminants dans la chair des poissons. Le Saint-Laurent et les autres grands fleuves du mondeLe Saint-Laurent est l’un des grands fleuves du monde. Il se classe seizième pour son débit et treizième pour la superficie de son bassin versant. Il constitue, avec les Grands Lacs, le plus grand bassin d’eau douce de la planète. L’état de santé du Saint‑Laurent a atteint un seuil critique au début des années 1970. Depuis, les interventions d’assainissement réalisées dans le cadre de plusieurs programmes ont permis d’améliorer grandement la qualité de ses eaux. Aujourd’hui, le Saint-Laurent se compare avantageusement aux grands fleuves nord-américains coulant en régions industrialisées. Si on le compare à certains grands fleuves européens, sa qualité est nettement supérieure.
Problématique et enjeux : la désinfection des eaux usées, les débordements des réseaux d’égouts par temps de pluie, la gestion des débits et la pollution d’origine agricoleLes différentes interventions d'assainissement réalisées dans les secteurs municipal et industriel ont permis d’améliorer la qualité de l’eau du fleuve Saint-Laurent. Toutefois, l’accès au fleuve et la récupération des usages comme la baignade demeurent des enjeux majeurs. La limitation des usages récréatifs provient essentiellement de la contamination bactériologique causée par les rejets d’eaux usées traitées mais non désinfectées et par les débordements des réseaux d’égouts par temps de pluie.
Le débit du Saint-Laurent a diminué d’une façon importante depuis 1998 à cause des faibles précipitations enregistrées dans le bassin des Grands Lacs. Cette diminution du débit et des niveaux d’eau a entraîné une augmentation de la turbidité aux prises d’eau de Contrecœur et Lavaltrie, ce qui devrait entraîner une majoration des coûts pour la production d’eau potable. Une augmentation de la contamination bactériologique, également reliée à la diminution des débits, a été observée à plusieurs sites d’échantillonnage en aval de Montréal. La gestion du débit et des niveaux d’eau du fleuve deviendra un enjeu majeur pour la navigation, la production d’eau potable et les activités récréatives. Les activités agricoles constituent finalement une source importante de dégradation de la qualité de l’eau à l’embouchure de certaines rivières, notamment en ce qui concerne le phosphore et les matières en suspension, et contribuent à l’eutrophisation de certains secteurs comme le lac Saint‑Pierre. Pistes d'action pour l'avenir : la gestion intégrée du Saint-LaurentUne des plus importantes orientations de la Politique de l’eau consiste à mettre en place la gestion intégrée du Saint-Laurent. En effet, après 30 ans d’interventions diverses, généralement sectorielles ou ponctuelles, le temps est venu d’implanter un mode de gestion intégrée visant à protéger, à restaurer et à mettre en valeur de façon durable cet écosystème au cœur de l’histoire, de la culture et de l’économie du Québec. Concrètement, la gestion intégrée devrait permettre une meilleure coordination des interventions touchant le cours d’eau principal, le littoral, les rives, les milieux humides, les lacs fluviaux, les embouchures de rivières, les îles et les archipels du Saint‑Laurent. Voici quelques-uns des axes d’intervention et des actions proposés dans la Politique de l’eau :
Autres informations et documents disponiblesLe ministère de l'Environnement du Québec a produit plusieurs rapports et documents se rapportant à la qualité des eaux du fleuve Saint-Laurent. Recueil de données
Documents vulgarisésHébert, S., 2002. La qualité de l’eau du secteur fluvial – Paramètres physico-chimiques et bactériologiques, Québec, ministère de l’Environnement, Direction du suivi de l’état de l’environnement, fiche d’information de la collection « Suivi de l’état du Saint-Laurent », 4 p., [https://www.planstlaurent.qc.ca/fileadmin/publications/fiches_indicateurs/qualite_eau_parametre_2002_f.pdf]. Hébert, S., 2002. La salubrité des sites potentiels de baignade en eau douce, Québec, ministère de l’Environnement, Direction du suivi de l’état de l’environnement, fiche d’information de la collection « Suivi de l’état du Saint‑Laurent », 4 p., [https://www.planstlaurent.qc.ca/fileadmin/publications/fiches_indicateurs/salubrite_baignade_2002_f.pdf]. Ministère de l’Environnement, 1999. « Qualité des eaux du fleuve Saint‑Laurent, 1990 à 1997 – Sommaire », dans le site ministère de l’Environnement du gouvernement du Québec, [En ligne]. http://www.environnement.gouv.qc.ca/eau/eco_aqua/fleuve/index.htm (page consultée le 6 juillet 2004). Ministère de l’Environnement du Québec, 1993. Le fleuve Saint-Laurent, 1976‑1992, Québec, ministère de l’Environnement du Québec, Direction de la qualité des cours d’eau, 8 p. Painchaud, J.
et D. Laliberté, 2002. La
contamination des poissons d’eau douce par les toxiques, Québec,
ministère de l’Environnement, Direction du suivi de l’état de
l’environnement, fiche d’information de la collection « Suivi de l’état du
Saint‑Laurent », 6 p., Painchaud, J. et S. Villeneuve, 2003. Portrait global de l’état du Saint-Laurent – L’eau, les sédiments, les ressources biologiques et les usages, Direction du suivi de l’état de l’environnement, ministère de l’Environnement, Québec, et Direction de la conservation de l’environnement, Environnement Canada, 18 p., [https://mffp.gouv.qc.ca/documents/faune/portrait_St_Laurent.pdf]. Rapports techniquesBerryman, D., L. Désilets, R. Kwiatkowski, F. Richard, C. Thellen et T. Van Coillie, 1989. Inventaire illustratif des méthodes utilisées dans le bassin versant des Grands Lacs et du Saint-Laurent pour le suivi des substances toxiques dans le milieu aquatique, ministère de l’Environnement du Québec et Environnement Canada, Envirodoq no 890238, rapport no QEN/QE-61-1, 43 p., 5 annexes. Hébert, S., 2004. Évaluation de la qualité bactériologique de sites potentiels de baignade dans le Saint-Laurent, été 2003, Québec, ministère de l’Environnement, Direction du suivi de l’état de l’environnement, Envirodoq no ENV/2004/0225, rapport no QE/147, 8 p., 3 annexes, [http://www.environnement.gouv.qc.ca/eau/eco_aqua/baignade/Plages2003/index.htm]. Hébert, S., 2003. Évaluation de la qualité bactériologique de sites potentiels de baignade dans le Saint-Laurent, été 2002, Québec, ministère de l’Environnement, Direction du suivi de l’état de l’environnement, Envirodoq no ENV/2004/0002, rapport no QE/138, 10 p., 3 annexes, [http://www.environnement.gouv.qc.ca/eau/eco_aqua/baignade/Plages2002/index.htm]. Hébert, S., 2002. Évaluation de la qualité bactériologique de sites potentiels de baignade dans le Saint-Laurent, été 2001, Québec, ministère de l’Environnement, Direction du suivi de l’état de l’environnement, Envirodoq no ENV/2002/0136, rapport no QE00128, 9 p., 3 annexes, [http://www.environnement.gouv.qc.ca/eau/eco_aqua/baignade/sommaire2001.htm]. Hébert, S., 2001. Évaluation de la qualité bactériologique de sites potentiels de baignade dans le Saint-Laurent, été 2000, Québec, ministère de l’Environnement, Direction du suivi de l’état de l’environnement, Envirodoq no ENV/2002/0135, rapport no QE00127, 9 p., 3 annexes, [http://www.environnement.gouv.qc.ca/eau/eco_aqua/baignade/sommaire2000.htm]. Hébert, S., 2001. Modélisation de la qualité bactériologique d’un site potentiel de baignade à l’île Saint-Quentin, Trois-Rivières, Québec, ministère de l’Environnement, Direction du suivi de l’état de l’environnement, Envirodoq no ENV/2002/0104, rapport no QE 00126, 8 p. et 1 annexe, [http://www.environnement.gouv.qc.ca/eau/eco_aqua/st-quentin/index.htm]. Hébert, S., 2000. Évaluation de la qualité bactériologique de sites potentiels de baignade dans le Saint-Laurent, été 1999, Québec, ministère de l’Environnement, Direction du suivi de l’état de l’environnement, Envirodoq no ENV2000-0520, rapport no QE-122, 11 p. et 4 annexes, [http://www.environnement.gouv.qc.ca/eau/eco_aqua/baignade/sommaire.htm]. Hébert, S., 1999. Qualité des eaux du fleuve Saint-Laurent, 1990-1997, Québec, ministère de l’Environnement, Direction des écosystèmes aquatiques, Envirodoq no EN990161, rapport no QE-119, 38 p., 4 annexes. Hébert, S., 1995. Qualité des eaux du fleuve Saint-Laurent dans la région de Québec, 1990‑1994, mise à jour des données concernant le phosphore, les coliformes fécaux et les matières en suspension, Québec, ministère de l’Environnement et de la Faune, Direction des écosystèmes aquatiques, Envirodoq no EN950150, 12 p., 1 annexe. Hébert, S., 1993. Qualité des eaux du fleuve Saint-Laurent, 1990-1991, Québec, ministère de l’Environnement du Québec, Direction de la qualité des cours d’eau, Envirodoq no EN930002, rapport no QEN/QE-81-1, 98 p., 6 annexes. Hébert, S. et A. Simard, 2000. Modélisation de la qualité bactériologique d’un site potentiel de baignade à l’anse au Foulon, Sillery, Québec, ministère de l’Environnement, Direction du suivi de l’état de l’environnement, Envirodoq no ENV/2001/0154, rapport no QE‑124, 14 p. et 2 annexes, [http://www.environnement.gouv.qc.ca/eau/eco_aqua/foulon/index.htm]. Laliberté, D., 2003. 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