Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs
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Portrait global de la qualité de l'eau des principales rivières du Québec

Édition 2004


Influence des activités humaines sur la qualité de l'eau et actions d'assainissement

De très nombreux facteurs, d’origine naturelle ou humaine, ont un impact sur la qualité des eaux de surface. La section ci-dessous présente l’évolution temporelle des principaux facteurs d’origine humaine (municipale, agricole et industrielle) qui exercent un effet sur la qualité des eaux de surface du Québec méridional.

Les années 1980 et 1990 ont été marquées par d’imposants efforts d’assainissements des eaux. La priorité de ces mesures d’assainissement a été accordée au traitement des eaux usées municipales, domestiques et industrielles. En ce qui concerne l’assainissement agricole, les efforts ont pour la plupart porté sur l'entreposage et sur l'épandage adéquats des fumiers et des lisiers.

  • Eaux usées

  • Répartition des pressions humaines sur le territoire

Le Québec se caractérise par une densité de population relativement faible, soit de 4,5 habitants/km2 (la densité mondiale moyenne est de 44 habitants/km2 et celle de l’Amérique du Nord, de 22,6 habitants/km2). La densité relative de la population québécoise est toutefois plus élevée que la densité totale de la population canadienne, qui a été établie à 3,2 habitants/km2 (Statistique Canada, 2001; Atlas géographique mondial, 2002).

Sur la base de ces statistiques, il appert que la pression qu’exerce la population québécoise sur les écosystèmes aquatiques est faible à l’échelle mondiale. Cependant, une grande partie du territoire québécois est très peu peuplée. La grande majorité de la population se trouve dans la partie méridionale du Québec, où de fortes densités de population (densité supérieure à 100 habitants/km2) s’observent dans les grands centres urbains. La densité de la population des petites municipalités est, quant à elle, inférieure à 100 habitants/km2, alors que celle des régions rurales est en moyenne inférieure à 25 habitants/km2. La répartition et l’intensité des pressions exercées par les rejets municipaux sur les écosystèmes aquatiques du Québec sont donc très inégales.

Densité humaine dans les municipalités du Québec en 2001

  • Assainissement des eaux

Le Programme d’assainissement des eaux du Québec (PAEQ) instauré en 1978, de même que ses successeurs, le Programme d’assainissement des eaux municipales (PADEM) et Les Eaux Vives du Québec, ont été les principaux programmes qui ont facilité la construction de stations d’épuration. Ces stations traitent les eaux usées d’environ 98 % de la population québécoise, de même que les eaux usées d’un grand nombre d’industries raccordées à des réseaux d’égouts. Les programmes d’assainissement ont contribué à réduire considérablement la contamination d’origine fécale et la charge globale des cours d’eau en matière organique (DBO5), en matières en suspension (MES) et en phosphore. De plus, grâce au maintien de ces mesures, on observe une stabilisation des rejets depuis 1999.

Les figures ci-dessous permettent de visualiser cette tendance à la baisse des rejets des principaux polluants municipaux et industriels, et ce, depuis l’implantation en 1978 des principaux programmes d’assainissement.

Rejets en phosphore (Ptot), en matière organique (DBO5) et en matières en suspension (MES) dans les eaux usées municipales (1980-2002)

Les diverses mesures des programmes d’assainissement des eaux usées municipales ont permis, depuis leur mise en œuvre, de réduire considérablement les rejets de phosphore, de matière organique (DBO5) et de matières en suspension (MES), tout en améliorant la qualité bactériologique des cours d’eau. Toutefois, il faut noter que des problèmes résiduels subsistent même après l’assainissement des eaux usées. Ces problèmes résiduels, causés par des débordements de réseaux d’égouts par temps de pluie, contribuent aux charges polluantes rejetées dans les cours d’eau. De plus, l’absence d’équipement de désinfection à certaines stations d’épuration peut causer des problèmes de contamination bactériologique et compromettre ainsi les divers usages de l’eau. Enfin, bien que les eaux usées de la majorité de la population (98 %) soient maintenant acheminées à une station d’épuration, près de 52 000 personnes ne possèdent pas encore de système de traitement. Leurs rejets sont actuellement la principale cause des problèmes locaux de salubrité et d’esthétique.

Évolution de la population raccordée à un ouvrage d'assainissement des eaux et du nombre d'ouvrages municipaux d'assainissement du PAEQ et du PADEM (1980-2003)

  • Agriculture

L’agriculture occupait toujours, en 2001, une superficie importante du Québec méridional malgré le développement industriel et l’urbanisation. En dépit des conflits potentiels liés aux usages des territoires agricole et urbain, la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ) assure la pérennité de la zone agricole.

Les activités agricoles se concentrent surtout dans les régions des basses terres du Saint-Laurent, bien qu’elles soient aussi pratiquées dans les régions telles que le Saguenay—Lac-Saint-Jean, le Bas-Saint-Laurent—Gaspésie et l’axe Outaouais—Témiscamingue.

  • Le paysage agricole transformé

Depuis les années 1950, la spécialisation, l’intensification et la concentration des productions animales et végétales soutenues par le développement de filières de transformation et de mise en marché de type industriel ont contribué à la réduction du nombre de fermes et de la superficie totale des terres cultivées, alors que la productivité n’a cessé de croître.

Les principales pressions qu’exerce l’agriculture sur la qualité de l’eau proviennent des matières fertilisantes (engrais de ferme : fumiers, lisiers, engrais minéraux), des pesticides, des pratiques culturales et des aménagements hydroagricoles.

L’effet cumulatif de toutes les pratiques agricoles sur un même bassin versant peut prendre plusieurs années avant d’être perceptible dans la qualité de l’eau du cours d’eau qui le traverse.

Dans le même sens, l’accumulation de contaminants dans les sols agricoles, dans les sédiments ou dans les eaux souterraines font en sorte que plusieurs années peuvent s’avérer nécessaires avant qu’une amélioration de la qualité de l’eau d’un cours d’eau soit mesurée.

  • Une production animale en croissance

Entre 1971 et 2001, les cheptels avicoles (volaille) et porcins ont augmenté considérablement, alors que le cheptel bovin est, quant à lui, demeuré sensiblement le même.

  • Un véritable défi environnemental : les engrais de ferme

La variation du cheptel québécois et sa spécialisation se traduisent directement par une hausse des quantités de fumiers et de lisiers produites par les exploitations agricoles. En effet, malgré le fait que le volume annuel total de fumiers et de lisiers apparaît constant au Québec (environ 32 millions de mètres cubes), les exploitations agricoles, moins nombreuses, ont à valoriser un volume de plus en plus grand de ces engrais. Or, certaines productions telles que la volaille et le porc s’effectuent souvent sans avoir recours au sol. Dans ces cas, l’éleveur ne possède pas les terres nécessaires à la valorisation des fumiers ou des lisiers produits pas ses animaux.

De fortes densités animales peuvent avoir des impacts considérables sur l’environnement particulièrement sur la qualité de l’eau des bassins versants dont un fort pourcentage du territoire est voué à l’agriculture.

Par exemple, le cheptel porcin affiche le plus haut taux d’augmentation depuis 1971, soit 208 %. L’industrie porcine dans les bassins versants des régions de la Montérégie et de Chaudière-Appalaches représente 64 % du cheptel québécois. Récemment, cette industrie a amorcé son développement dans les bassins versants de la région du Centre-du-Québec. En 2001, 14 % des unités de porcs de la province y étaient dénombrées.

 

Répartition des unités animales de porcs par région administrative

La taille du cheptel porcin a fortement augmenté pendant les années 1970, pour se stabiliser au cours des années 1980. Cependant, le début des années 2000 a été marqué par un accroissement considérable de la taille du cheptel. Il serait important de noter que les données disponibles ne permettent pas de voir l’effet des mesures transitoires du Règlement sur les exploitations agricoles (REA), qui ont interrompu l’implantation de nouvelles porcheries au Québec depuis juin 2002. Les statistiques agricoles de 2006 permettront de vérifier l’impact d’un tel accroissement.

Évolution temporelle du cheptel porcin 1950-2001

  • Évolution des productions végétales

Statistique Canada fait état d’une diminution de 46 % des superficies cultivées entre 1951 et 2001.

Superficie en culture dans les municipalités du Québec en 2001

Alors que le territoire labouré diminuait, les superficies consacrées aux grandes cultures (le maïs et le soya), qui sont exigeantes du point de vue de la fertilisation, ont augmenté au détriment des autres utilisations des terres agricoles (fourrages, pâturages et céréales). Ces dernières sont beaucoup moins exigeantes quant à l’usage des engrais minéraux et des engrais de ferme. Souvent, elles requièrent aussi moins de pesticides.

Le maïs couvrait 26,4 % du territoire cultivé du Québec (487 748 hectares) en 2001. Près de 56 % des superficies en maïs se trouvaient dans la région de la Montérégie, principalement dans les bassins versants des rivières Yamaska et Richelieu.

À l’instar des exploitations agricoles œuvrant dans la production animale, les exploitations de productions végétales se sont spécialisées. Ces exploitations agricoles utilisent, entre autres, davantage plus d’engrais minéraux que d’engrais de ferme.

Plusieurs sources font état d’un lien étroit entre la production de maïs et la production porcine. Très souvent, le choix de cultiver du maïs au Québec n’est pas régi directement par le besoin d’alimenter le cheptel de porcs, mais plutôt par celui de valoriser au maximum les déjections animales, riches en matières fertilisantes. En effet, on épand ces matières sur les champs de maïs, ce qui rend cette culture plus intéressante sur le plan économique que celles d’autres céréales. Quant au lien entre la production de porcs et la production de maïs, il apparaît qu’une entreprise qui s’adonne à l’élevage des porcs consacrera, en moyenne, 2,7 fois plus de ses superficies cultivées à la culture du maïs qu’une exploitation d’élevage ne produisant pas de porcs.

Superficies des terres agricoles utilisées à des fins de culture du maïs de 1966 à 2001

  • L’utilisation des pesticides

Les pesticides utilisés en milieu agricole représentaient, en 2000, près de 78 % de l’ensemble des pesticides vendus au Québec. Les monocultures (maïs et soja) auraient utilisé à elles seules plus de la moitié des herbicides agricoles.

L’arrivée d’une nouvelle génération d’herbicides, employés à de très faibles doses parce qu’ils sont plus efficaces, devrait conduire logiquement à une diminution des quantités d’herbicides utilisées en milieu agricole. Toutefois, la diminution des risques pour l’environnement ne sera pas forcément proportionnelle.

La nouvelle réglementation inscrite au Code de gestion des pesticides met de l’avant des normes rigoureuses pour encadrer l’usage et la vente des pesticides, car ces produits comportent des risques pour la santé humaine, en particulier celle des enfants, de même que pour l’environnement. Le Code vise à faire en sorte que les titulaires de certificats fassent usage des pesticides avec toute la prudence et les précautions qui s’imposent. En ce sens, tous les producteurs agricoles qui effectuent des travaux comportant l'utilisation de pesticides de classes 1 à 3 devront détenir un certificat de qualification. Cette exigence s’étalera toutefois sur une période de trois ans à compter d’avril 2005.

Pour obtenir un certificat de qualification, les producteurs agricoles doivent réussir un examen. Cet examen vise à mesurer leurs connaissances concernant les risques des pesticides pour la santé et l’environnement, l’approche de la lutte intégrée ainsi que les bonnes pratiques liées à l’utilisation des pesticides. La formation n'est pas obligatoire, mais elle permet à la personne d'acquérir les connaissances nécessaires à la réussite de l'examen.

  • Engrais minéraux : de l’azote et du phosphore
À l'instar des engrais de ferme, l'emploi des engrais minéraux peut causer un enrichissement important des eaux de surface par l'apport d'azote et de phosphore, ainsi que des eaux souterraines par l'apport d'azote.

Les engrais minéraux à base d’azote ou de phosphore, utilisés par les agriculteurs québécois, n’ont cessé d’augmenter depuis le début des années 1960 pour atteindre un sommet pendant les années 1980. L’emploi d’engrais phosphorés semble à la baisse depuis le début des années 1990, mais il en va autrement des quantités d’engrais azoté. La hausse de l’utilisation de ces engrais coïncide, entre autres, avec l’accroissement de la culture du maïs, qui est consommatrice d’éléments fertilisants surtout à base d’azote. L’hypothèse qu’un déficit en azote soit induit par l’application de la réglementation environnementale (RRPOA et RÉA) est aussi envisagée. L’application de ces règlements entraîne l’utilisation du phosphore (P2O5) comme base de calcul pour déterminer le dépôt maximum de déjections animales dans une culture. L’engrais sous forme de fumiers et de lisiers n’étant pas équilibré en éléments nutritifs (azote et phosphore), le producteur peut être amené à appliquer plus d’engrais minéraux azotés, d’où la croissance des ventes.

Utilisation des engrais azotés et phosphorés sur le territoire québécois 1962-2002

  • Des écosystèmes menacés

Les pratiques culturales (anciennes et nouvelles), qui sont associées à la monoculture, rendent les sols plus vulnérables à la dégradation. Les différents éléments fertilisants utilisés sur ces sols y sont plus facilement érodés ou lessivés (ruisselés) et ils sont transportés jusqu’aux eaux de surface et souterraines. De plus, la réalisation d’aménagements hydroagricoles, tels que le drainage des sols et le redressement des petits cours d’eau, a grandement altéré l’intégrité des écosystèmes aquatiques du Québec. C’est pourquoi la nécessité d’assurer la protection ou la restauration des habitats naturels et des rives s’impose.

Les apports excessifs de phosphore aux sols constituent un problème pour plusieurs lacs et rivières, car ils en accélèrent l’eutrophisation qui se manifeste par la prolifération d’algues et de plantes aquatiques. Dans certains cas, le phénomène d’eutrophisation peut favoriser le développement de certaines espèces nocives comme les cyanobactéries (algues bleu-vert).

Enfin, loin de se répartir sur l’ensemble du territoire québécois, les élevages porcin et avicole et les superficies de grandes cultures se concentrent dans les régions agricoles du Québec méridional. Ces régions sont dans une situation persistante de surplus d’éléments fertilisants. Ainsi, l’utilisation d’engrais minéraux, conjuguée à l’épandage d’engrais de ferme effectué à des doses excessives ou à des périodes peu appropriées, contribue à l’augmentation du risque de contamination des eaux de surface. Ce risque peut toucher autant la contamination microbiologique que la contamination par la matière organique, l’azote et le phosphore.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter la Synthèse des informations environnementales disponibles en matière agricole au Québec (Ministère de l’Environnement, 2003).
Ailleurs qu’au Québec, il a été démontré qu’en contexte agricole, la contamination microbiologique est causée par le phénomène du ruissellement lors de l’épandage des fumiers et des lisiers, principalement lorsqu’il pleut. Les usages récréatifs des plans d’eau ainsi contaminés y sont limités ou interdits, et la santé humaine peut en être menacée lorsque l’eau contaminée est utilisée comme source d’eau potable.
  • Actions pour améliorer la qualité de l’eau en milieu agricole
Entreposage des fumiers et des lisiers

Différents programmes gouvernementaux (le Programme d'aide à l'amélioration de la gestion des fumiers (PAAGF) de 1988, le Programme d'aide à l'investissement en agroenvironnement (PAIA) de 1997 et le Prime-Vert de 1999) ont permis de mettre en place des mesures encourageant la construction de structures adéquates d’entreposage des fumiers et des lisiers. Ces mesures ont favorisé une meilleure gestion des engrais de ferme et ont réduit les apports directs de coliformes, d’azote et de phosphore dans les cours d’eau. À la suite de ces mesures, 21 des 25 millions de m3 de fumiers et de lisiers produits par les 13 000 exploitations assujetties au Règlement sur les exploitations agricoles (REA) sont entreposés dans des structures adéquates. En 2002, 4 millions de m3 de fumiers et de lisiers produits par 2 700 exploitations agricoles assujetties à cette réglementation n’étaient toujours pas entreposés dans des structures étanches. À ce volume de 4 millions de m3 s’ajoute quelque 7 millions de m3 de déjections provenant d’entreprises agricoles qui ne sont pas soumises à l’obligation réglementaire d’entreposer ces dernières dans des structures étanches.

De plus, le REA vise à atteindre un équilibre entre la capacité de support des sols en phosphore et la quantité de toutes matières fertilisantes répandues. L’entrée en vigueur de ce règlement, en juin 2002, a eu pour effet de suspendre l’implantation de nouvelles porcheries au Québec.

En général, la diminution des risques environnementaux de contamination des eaux est conditionnelle à l’adoption de meilleures pratiques agricoles. En matière de gestion des engrais de ferme, par exemple, on vise à combiner un taux d’épandage conforme aux besoins des cultures avec un épandage lors des périodes propices à la croissance des végétaux. De plus, des modes d’application qui minimisent les effets négatifs sur l’environnement, tels que les engrais de ferme enfouis ou répandus par temps secs, sont largement encouragés.

Commission sur le développement durable de la production porcine

Pour compléter les mesures transitoires du REA limitant la croissance de l’industrie porcine, le ministre de l’Environnement, avec l’appui du ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, a donné au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) le mandat de tenir une consultation et de créer la Commission sur le développement durable de la production porcine au Québec. Cette commission était chargée d’établir un cadre de développement durable en tenant compte des aspects économiques, sociaux et environnementaux de la production porcine. Le rapport de la commission a été rendu public à la fin du mois d’octobre 2003 et le gouvernement du Québec annonçait le 13 mai 2004 ses orientations concernant le développement durable dans ce domaine d’activité.

Politique nationale de l’eau

La mise en œuvre de la Politique nationale de l’eau, adoptée en octobre 2002, vise entre autres à protéger la santé publique et les écosystèmes aquatiques au moyen d’une gestion intégrée de l’eau par bassin versant. Cette démarche amènera la mise en place d’une stratégie d’assainissement des cours d’eau à l’échelle du bassin versant, où seront définis des objectifs d’assainissement ciblant le milieu agricole. Des mesures telles que l’implantation de nouvelles technologies de traitement des fumiers, la protection et la restauration des rives et des habitats naturels en milieu agricole ainsi que le soutien de services-conseils pour les entreprises agricoles, pourront être appliquées en vue d’intensifier l’effort d’assainissement.

  • Industrie

Les établissements industriels sont répartis sur l’ensemble du territoire du Québec. Ils sont particulièrement concentrés dans les agglomérations. C’est dans le corridor Gatineau-Montréal-Québec et dans les capitales régionales que se trouvent le plus grand nombre de ces établissements.

Les études qui permettaient de faire l’état de la problématique industrielle au regard de l’environnement sont peu nombreuses. Le ministère produit toutefois des bilans de conformité environnementale pour trois secteurs industriels majeurs : les secteurs des pâtes et papiers, des raffineries de pétrole et de l’industrie minière. Quelque 103 entreprises sont ainsi couvertes. Ces bilans contiennent des données numériques utiles à l’évaluation de la qualité des cours d’eau.

  • Portrait partiel de la problématique des eaux usées industrielles

En 1995, le ministère de l’Environnement a produit un bilan pour les 25 ans d’assainissement des eaux usées industrielles au Québec (Dartois, 1999). Le portrait des activités industrielles québécoises demeure sensiblement le même aujourd’hui. À cette époque, quelque 14 950 industries émettaient des rejets à l’eau, à l’air ou au sol. De ce nombre, 2 100 établissements industriels avaient d’importants rejets d’eaux usées requérant un contrôle des contaminants. Aujourd’hui, 1 600 d’entre eux, dont 800 sur l’île de Montréal, rejettent leurs effluents dans des réseaux d’égouts municipaux qui, pour la grande majorité, assurent un certain contrôle des contaminants. Enfin, 310 autres établissements rejettent leurs effluents dans les eaux de surface et 195, dans des installations septiques.

Les 1 300 établissements industriels hors de l’île de Montréal appartiennent aux secteurs industriels suivants : agroalimentaire, transformation des métaux, chimie, textile et vêtement, transformation du bois, pâtes et papiers, métallurgie primaire, raffinage du pétrole et industries diverses.

Répartition en 1995 des industries à l'extérieur du territoire de la CUM ayant des rejets d'eaux usées significatifs en fonction des secteurs industriels

  • Assainissement dans le secteur industriel

Depuis 1978, année de l’établissement du Programme d’assainissement des eaux du Québec (PAEQ), plusieurs programmes gouvernementaux se sont succédé (PADEM, Eaux vives, PASL et SLV 2000), si bien que toutes les ententes d’assainissement industriel qui ont été signées entre une entreprise et le Ministère sont maintenant parachevées. Depuis 1993, (émission du premier décret visant le secteur des pâtes et papiers), la gestion du contrôle des contaminants auprès des établissements industriels majeurs passe par le Programme de réduction des rejets industriels (PRRI), qui utilise l’attestation d’assainissement équivalant à un permis environnemental d’exploitation. La grande majorité des établissements qui rejette directement leurs effluents dans les cours d’eau est, ou le sera au cours des prochaines années, soumis au PRRI. Actuellement deux décrets ont été sanctionnés : le premier vise le secteur des pâtes et papiers et le second, le secteur de l’industrie minérale et de première transformation des métaux.

Citons en exemple l’industrie des pâtes et papiers qui a été soumise, entre 1983 et 1988, à une réglementation environnementale spécifique et contraignante. De plus, depuis la dernière modification de la réglementation en 1995, la grande majorité des papetières doit maintenant respecter des normes moyennes de rejets de 8 kg/tonne de matières en suspension et de 5 kg/tonne de matière organique (DBO5).

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