Un redécoupage du Québec méridional en 40 zones de gestion intégrée de l’eau a été réalisé.
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Le bassin versant de la rivière ManicouaganUn vaste bassin principalement voué à la production d’hydroélectricité Une étude menée par le Ministère, réalisée à partir de données recueillies entre 1979 et 1996, a permis de dresser un état général de la qualité des eaux de la rivière Manicouagan. La fiche suivante présente l’essentiel des résultats obtenus.
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Situation géographique |
Bouclier canadien, région de la Côte-Nord (région 07). |
Source de la rivière |
Réservoir Manicouagan. |
Embouchure de la rivière |
Fleuve Saint-Laurent à l’est de la municipalité de Baie-Comeau. |
Superficie totale |
45 908 km². |
Longueur du cours d’eau |
221 km à partir du réservoir Manicouagan. |
Principaux affluents |
6, dont les rivières Mouchalagane et Toulnustouc (qui drainent respectivement 33 % et 24 % de la superficie du bassin). |
Caractéristiques hydrographiques
Pente et débit |
Le réservoir
Manicouagan est alimenté en amont par 4 affluents qui présentent de
fortes pentes. En aval, la rivière s’écoule sur une pente plus
faible. |
Caractéristiques particulières |
Présence d’aménagements hydrauliques : 6 barrages
hydroélectriques et 1 barrage-réservoir. |
Principales pressions exercées
Pressions urbaines |
Le bassin de la rivière est peu peuplé. La population est concentrée à Baie-Comeau (26 905 habitants) et Pointe-Lebel (1 877) et donc en partie située à l’extérieur du bassin versant. La municipalité de Baie-Comeau est équipée d’un système d'assainissement (étangs aérés mis en service en 1992); celle de Pointe-Lebel ne possède pas de réseau d’égouts. |
Pressions agricoles |
Ce type de pression est marginal dans l’ensemble. Quoique quelques fermes aient été officiellement recensées dans le secteur, il semble que la presque totalité de celles-ci ne soient pas cultivés. |
Pressions industrielles |
La forêt recouvre la presque totalité du territoire. L’exploitation forestière est une activité économique importante. De 1988 à 1995 environ 3 500 hectares de forêt ont été coupés en moyenne chaque année. Jusqu’en 1992, le flottage de bois était pratiqué sur la rivière. |
Hydroélectricité |
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Barrage Manic-1 |
Rivière Manicouagan |
Barrage Manic-2 |
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Barrage Manic-3 |
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Barrage Manic-5 |
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Centrale McCormick |
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Centrale Hart Jaune |
Rivière Hart Jaune |
Lac réservoir Sainte-Anne |
Rivière Toulnustouc |
Activités récréatives |
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Pêche sportive |
Partout sur le bassin |
Plaisance |
Embouchure |
Baignade |
Embouchure |
Hydrobase |
Manic-1 |
Eau potable |
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Prises d’eau |
2 prises d’eau en aval alimentant 2 secteurs de Baie-Comeau (Mingan et McCormick) |
Le régime hydrologique de la rivière Manicouagan a été modifié d’une façon que l’on peut qualifier d’irrémédiable. Ces aménagements ne semblent cependant influer que marginalement sur la qualité des eaux de la rivière mesurée à l’embouchure. Il s’agit de s’assurer que la qualité de l’eau restera bonne et qu’elle permettra la poursuite d’autres activités telles que la pêche sportive.
Une eau de très bonne qualité (IQBP de classe A)
Indicateur |
Site |
Période |
Cote |
Valeur de l’indice |
IQBP |
Embouchure |
Étés 1990-1995 |
A (bonne) |
95 |
Des caractéristiques physico-chimiques qui varient peu au cours de l’année
Contrairement à la rivière Moisie dont le cours n’est pas régularisé par la présence de barrages, ici l’absence de crues et de périodes d’étiage engendre une stabilité de certains descripteurs comme la conductivité, les matières en suspension, la turbidité. De plus, l’eau en contact avec les roches cristallines peu solubles du Bouclier canadien est faiblement chargée en matières dissoutes, ce qui donne comme résultat une eau de faible conductivité. À titre d’exemple, la médiane de la conductivité de la rivière Manicouagan est de 17 µS/cm, alors que celles des rivières des Appalaches se situent entre 100 µS/cm et 400 µS/cm.
Critères de qualité de l’eau, dépassements observés durant la période de janvier 1979 à avril 1996 |
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Descripteurs |
pH |
P total |
Aluminium |
Coliformes fécaux |
Nombre de mesures |
192 |
305 |
33 |
71 |
Dépassements |
16 % |
11 % |
6 % |
0 % |
La composition des eaux est typique des eaux circulant sur le Bouclier canadien dans les secteurs non dégradés. Elle ne présente pas de dépassements de critères, sauf en ce qui concerne le pH, le phosphore et quelque peu l’aluminium. Les caractéristiques géologiques et pédologiques particulières du milieu peuvent expliquer les concentrations observées. L’aluminium se présente sous une forme combinée à la matière organique, et donc peu biodisponible. Les dépassements du critère de qualité relatif au phosphore sont liés à la présence de roches riches en phosphate de calcium et n’ont pas d’impact sur le milieu. Les acides humiques confèrent quant à eux une acidité naturelle à une grande proportion de plans d’eau. Malgré cette acidité marquée, il est à noter que peu de lacs et de rivières ont été acidifiés consécutivement aux activités humaines. Des études ont démontré que l’ensemble des organismes vivant dans ces lacs n’avaient à peu près pas subi d’effets néfastes, pour autant que le lac avait un pH supérieur ou égal à 6,0. Il est à noter que la moyenne des données de pH dans la rivière Manicouagan est égale à 6,6.
Des flux annuels d’azote et de phosphore faibles comparativement à ceux d’autres rivières
Azote |
Phosphore |
|
Flux (kg/ha.an) |
1,26 |
0,12 |
Flux (tonnes/an) |
5 787 |
545 |
Les quantités totales moyennes d’azote et de phosphore véhiculées par la rivière en une année sont le reflet d’une rivière drainant un territoire peu perturbé par des activités agricoles, industrielles et par l’urbanisation. À titre d’exemple, les rivières drainant des territoires agricoles peuvent exporter 5 à 10 fois plus d’azote et de phosphore par hectare.
Des poissons de pêche sportive à consommer avec modération
Le Guide de consommation du poisson de pêche sportive recommande de consommer avec modération certaines espèces prédatrices comme le grand brochet, la lotte et le touladi en raison d’une légère contamination de la chair de ces poissons par le mercure. Cette contamination est à la fois d’origine naturelle et humaine.
L’analyse des données recueillies entre 1979 et 1996 ne montre pas de changements significatifs d’un point de vue environnemental.
Le mode de gestion des réservoirs peut influencer la composition des eaux ainsi que la quantité et la qualité des habitats aquatiques. La bonne gestion des ouvrages hydrauliques est nécessaire au maintien du nouvel équilibre artificiellement créé.
Un nouveau projet de création d’une centrale hydroélectrique de 440 mégawatts concerne la rivière Toulnustouc, qui contribue déjà au tiers de l’alimentation du réservoir Manic-2. Les impacts potentiels de ce projet sur l’environnement du bassin versant sont analysés dans le cadre des procédures habituelles d’évaluation d’impact. Des audiences publiques ont été entreprises par le BAPE sur ce sujet depuis le 29 janvier 2001.
Le ministère de l'Environnement du Québec a produit un rapport technique et un document de vulgarisation se rapportant à l'état du bassin versant de la rivière Manicouagan; certains peuvent être consultés en ligne (hyperliens). Pour tout renseignement, vous pouvez communiquer avec le Centre de renseignements du Ministère.
Documents de vulgarisation
Qualité des eaux des rivières aux Outardes, Manicouagan et Moisie, 1979-1996.
MEF, 1998. Qualité des eaux des rivières aux Outardes, Manicouagan et Moisie, 1979-1996, Québec, ministère de l'Environnement et de la Faune, Direction des écosystèmes aquatiques, Envirodoq no EN980618, 6 p.
Rapports techniques
P.ROBITAILLE, 1998. Qualité des eaux des rivières aux Outardes, Manicouagan et Moisie, 1979 à 1996, Québec, ministère de l'Environnement et de la Faune, Direction des écosystèmes aquatiques, Envirodoq no EN980963, rapport no QE-116, 28 p., 4 annexes.
J. DUPONT, 1991. État de l’acidité des lacs de la région hydrographique de la Côte-Nord, ministère de l’Environnement du Québec, Direction de la qualité des cours d'eau, rapport QEN/PA-41/1, Envirodoq no N910065, ACIDOC AC909002, 119 p.
S. TREMBLAY, 1993. Étude de l’effet de l’acidité sur les communautés piscicoles de 44 lacs de la région hydrographique de la Côte-Nord, ministère de l’Environnement du Québec, Direction de la qualité des cours d'eau, rapport QEN/PA-46/1, Envirodoq no EN920221, 65 p.
A.BEAUCHAMP, 2000. L’eau, ressource à protéger, à partager et à mettre en valeur, tome 1, Bureau d’audiences publiques sur l’Environnement (BAPE), Québec, ministère de l’environnement, 478 p., consultable sous cédérom, Envirodoq n o CD/041/2000.
Recueil de données :
Pour plus de renseignements sur les réservoirs (Manic-5) : http://www.hydroquebec.com/visitez/cote_nord/manic-5.html
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