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Réserve écologique James-Little
Située au nord-ouest de la région de l'Outaouais, à cinq kilomètres au
sud-est de Rapides-des-Joachims, la réserve écologique James-Little occupe une
superficie de 211 hectares dans la municipalité régionale de comté
de Pontiac.
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Un lambeau des très vieilles pinèdes à pin blanc
de lOutaouais et
dérablières à bouleau jaune :
la réserve écologique James-Little |
Le site assure la protection d'écosystèmes représentatifs
de la région écologique du Lac Pythonga, laquelle appartient au domaine de l'érablière
sucrière à bouleau jaune.
La région présente l'aspect d'une pénéplaine
formée de collines dont l'élévation varie entre 250 à 500 mètres. Elle
appartient aux hautes-terres du Bouclier précambrien, dont la plupart des roches sont des
gneiss, quartzites et calcaires cristallins. Çà et là, ces roches ont subi des
intrusions de granites, roches acides, ou d'anorthosites et de gabbro (roches basiques).
Ce substrat rocheux a été recouvert principalement de tills dont l'épaisseur est
variable. Viennent ensuite les dépôts fluvio-glaciaires se présentant sous forme de
terrasses, plaines d'épandage, kames et eskers. Enfin, des dépôts organiques se sont
formés récemment dans des cuvettes. Les principaux groupements végétaux de la réserve écologique sont la pinède
blanche à pin rouge, la pinède blanche à noisetier à long bec, la tremblaie à pin
blanc et la pinède blanche à peuplier faux-tremble sur les terrasses sableuses, et
l'érablière sucrière à bouleau jaune et hêtre à grandes feuilles sur les tills
minces et bien drainés. L'érablière argentée, la saulaie et la myriçaie colonisent
également les berges de la rivière Saint-Cyr, sur des sols mal drainés.
Au point de vue faunique, la rivière Saint-Cyr, incluse dans le périmètre de la
réserve écologique, est un lieu de fraie de plusieurs espèces de la rivière des
Outaouais, dont le doré noir.
Des inventaires herpétologiques indiquent aussi la présence de la tortue
géographique, espèce susceptible d'être désignée menacée ou vulnérable. On trouve
également la tortue peinte, la couleuvre rayée, le crapaud d'Amérique, la grenouille
verte, la salamandre cendrée et la rainette versicolore, espèce se trouvant près de sa
limite nord de répartition.
La réserve écologique est nommée en l'honneur de James Little (1803-1883). À la
fois marchand de bois et partisan de la conservation des forêts, il pressentit très tôt
que la forêt n'était pas inépuisable, que le feu, les épidémies et la hache les
dévastaient à un rythme inquiétant. Il préconisa la mise en place de règles
gouvernementales strictes, une classification des terres destinées à l'agriculture ou à
l'exploitation forestière, l'établissement de réserves forestières, le reboisement et
la protection de la régénération. Il fut grandement aidé par son fils, William Little,
dans sa croisade pour la conservation des forêts.

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