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Des habitats protégés au naturel

Listes  des réserves écologiques du Québec

Formulaire de demande d’autorisation d’accès à une réserve écologique à des fins éducatives, scientifiques ou de gestion (Word, 120 ko)


Qu'est-ce qu'une réserve écologique?

Une réserve écologique, c'est avant tout un territoire conservé à l'état naturel: une île, un marécage, une tourbière, une forêt, un bassin hydrographique, etc. Tous les sites choisis présentent des caractéristiques écologiques distinctives.

Dans certains cas, il s'agit d'un milieu où les sols, les dépôts de surface, les végétaux et la faune s'intègrent bien dans un ensemble représentatif des caractéristiques naturelles d'une région. Dans d'autres, le statut de réserve écologique permet de sauvegarder des espèces fauniques ou floristiques rares ou menacées, ou encore des sites exceptionnels. Dans tous les cas, on peut véritablement parler de musées naturels où la conservation, la connaissance scientifique et, quand c'est possible, l'éducation sont privilégiées.

Certaines réserves écologiques actuelles sauvegardent de façon intégrale et permanente des milieux naturels fragiles ou rares au Québec. La réserve écologique de Pointe-Heath, à l'île d'Anticosti, par exemple, protège une tourbière sur dépôts calcaires en milieu maritime. D'autres, comme la réserve écologique du Pin-Rigide et la réserve écologique du Micocoulier, en Montérégie, préservent des plantes et des animaux rares ou uniques au Québec. Plusieurs renferment des milieux représentatifs d'ensembles écologiques et de paysages telles les réserves écologiques du Lac-Malakisis, au Témiscamingue, de Tantaré, près de Québec, de l'Île-Brion, aux Îles-de-la-Madeleine, et de Ristigouche, dans la vallée de la Matapédia. Enfin, une réserve écologique comme celle de l'Île-aux-Sternes, dans le lac Saint-Pierre, permet de suivre la reconstitution de milieux naturels.

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Pourquoi conserver des territoires à l'état naturel?

Conserver un territoire dans son état naturel, c'est affirmer la prédominance de ses valeurs biologiques et écologiques sur son potentiel d'exploitation, d'aménagement ou de mise en valeur à des fins économiques. En fait, lorsque nous constituons une réserve écologique, nous prenons une police d'assurance en faveur de notre patrimoine naturel.

L'être humain est le principal utilisateur de l'environnement. Très peu de milieux naturels ont échappé à ses diverses interventions: chasse, pêche, loisirs, exploitation agricole, forestière ou minière, développement urbain, empiétement sur les milieux riverains et aquatiques, assèchement de terres humides, etc.

L'accumulation de ces interventions affecte la diversité biologique et écologique du Québec. En effet, des espèces vivantes, des écosystèmes et des processus écologiques disparaissent. À la longue, des problèmes environnementaux importants surgissent: érosion des sols, appauvrissement de notre richesse faunique, diminution de la qualité et la quantité des espaces disponibles pour le plein air.

Un réseau de réserves écologiques, c'est un rempart contre l'appauvrissement de notre diversité biologique. Chacune d'entre elles devient en effet un échantillon vivant de notre patrimoine naturel soustrait aux perturbations provoquées par l'activité humaine.

Un outil de connaissance essentiel

On connaît peu et mal le fonctionnement des milieux naturels, continuellement agressés par la mise en valeur et les multiples utilisations du territoire. Les réserves écologiques comblent cette lacune en favorisant la connaissance et la compréhension du fonctionnement de ces milieux. Pour une meilleure utilisation du territoire et de ses ressources, c'est particulièrement important.

Les réserves écologiques servent aussi à évaluer de façon comparative les répercussions des activités humaines sur le milieu. En effet, pour connaître l'impact de certaines agressions sur un écosystème, il faut savoir comment il se comporte dans des conditions naturelles. Dans une perspective de conservation et de développement durable, un réseau de réserves écologiques constitue donc le point de référence dont nous avons besoin pour évaluer les effets sur l'environnement des travaux réalisés sur le territoire du Québec.

Une approche de développement durable

Durant les années 1960, les sociétés se sont mises à la recherche de rapports plus harmonieux entre l'être humain et la nature. Soudainement, on se rendit compte que les timides mesures prises pour protéger les milieux naturels n'avaient pas réussi à empêcher la disparition d'espèces fauniques et floristiques et celle de nombreux habitats. On prenait conscience alors que l'équilibre naturel de la planète était menacé et qu'il fallait conserver à l'état naturel des écosystèmes pour préserver la diversité biologique mondiale.

C'est dans ce contexte qu'est né le Programme biologique international (PBI). Institué par la Food and Agricultural Organization (FAO), l'UNESCO et le Conseil international des unions scientifiques, ce programme visait à répertorier les milieux naturels à préserver intégralement et de façon permanente.

En 1974, l'Assemblée nationale adoptait la Loi sur les réserves écologiques pour préserver certaines parties du territoire. Le Québec s'inscrivait ainsi dans un vaste mouvement mondial auquel plus de 50 pays participaient déjà.

Par ailleurs, en 1993, cette loi a été mise à jour pour permettre, notamment, la protection des sites choisis avant qu'ils soient constitués en réserve écologique et pour faciliter les conditions de réalisation liées aux activités de recherche et d'éducation.

Le but principal du réseau des réserves écologiques au Québec demeure, dans un objectif de développement durable, la conservation intégrale et permanente d'échantillons de milieux représentant la diversité de la richesse écologique et génétique de notre patrimoine naturel. En plus de garantir la protection de milieux naturels, les réserves écologiques visent des objectifs de recherche scientifique, d'éducation et de sauvegarde des espèces menacées ou vulnérables de la flore et de la faune.

L'accès aux réserves écologiques est limité aux activités de gestion, de recherche ou d'éducation et doit faire l'objet d'autorisations spéciales qui visent à assurer l'intégrité écologique de ces sites.

Les distinctions principales du réseau des réserves écologiques par rapport aux autres réseaux de territoires protégés (ex.: parcs, réserves fauniques, etc.) sont les suivantes: cadre de référence de constitution axé principalement sur la diversité écologique et biologique; absence d'activités à caractère récréotouristique; gestion très contrôlée de l'accès à des fins très spécifiques de recherche et de suivi environnemental; superficies réduites des sites.

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La recherche dans les réserves écologiques

L'intérêt de la conservation de territoires à l'état naturel va au-delà de la sauvegarde d'échantillons de l'ensemble du patrimoine écologique du Québec. Les réserves écologiques existent aussi -- et beaucoup -- aux fins de recherche scientifique.

On connaît peu et mal le fonctionnement des milieux naturels, continuellement agressés par la mise en valeur et les multiples utilisations du territoire. Les réserves écologiques servent ainsi à évaluer de façon comparative les répercussions des activités humaines sur le milieu. En effet, pour connaître l'impact de certaines agressions sur un écosystème, il faut savoir comment il se comporte dans des conditions naturelles. Les réserves écologiques comblent cette lacune en favorisant la connaissance et la compréhension du fonctionnement de ces milieux. Pour une meilleure utilisation du territoire et de ses ressources, cette fonction est particulièrement importante.

Dans une perspective de conservation et de développement durable, un réseau de réserves écologiques constitue donc le point de référence dont nous avons besoin pour évaluer les effets sur l'environnement des travaux réalisés sur le territoire du Québec. En ce sens, les réserves écologiques sont de véritables laboratoires en milieu naturel et une véritable encyclopédie de la nature qui ne demande qu'à être lue et comprise.

L'activité de recherche scientifique a toujours été très présente depuis la constitution des premières réserves écologiques. Avec la progression du réseau, le nombre de recherches scientifiques dans les réserves écologiques n'a cessé d'augmenter. Deux grandes catégories de projets de recherche s'effectuent dans les réserves écologiques: des recherches de type fondamentale sur les écosystèmes et des projets d'inventaires et de suivi d'espèces. À titre indicatif, dans la seule réserve écologique de Tantaré, constituée en 1978, c'est plus d'une quinzaine de grands secteurs de l'écologie qui ont été abordés et quelque 53 rapports et publications scientifiques qui ont été réalisés par 59 chercheurs différents.

Les chercheurs universitaires et ceux des ministères constituent présentement les principaux intervenants en recherche dans les réserves écologiques. Toutes leurs recherches doivent être effectuées dans des milieux naturels protégés en permanence et de façon intégrale à très long terme. Toutes exigent des aires protégées bien représentatives des écosystèmes naturels du Québec. Les réserves écologiques offrent donc la possibilité unique de pouvoir mener des recherches à long terme sur le milieu naturel sans risque de voir modifiée la vocation ou l'affectation du territoire à l'étude.

À ce jour, la recherche scientifique a abordé des thèmes liés tant aux écosystèmes terrestres qu'à des milieux aquatiques. Elle a aussi été centrée sur la connaissance du fonctionnement des écosystèmes forestiers, sur le dynamisme évolutif de certaines forêts, sur la génétique particulière de plantes rares, sur les communautés animales de plans d'eau, sur la surveillance écologique de milieux naturels susceptibles d'être affectés par des polluants aéroportés. Les réserves écologiques ont, dans beaucoup de cas, permis de servir d'étalons de mesure de l'état de l'environnement par rapport à des milieux sans occupation humaine.

La recherche dans les réserves écologiques peut et doit concerner la collectivité québécoise par ses activités et par ses résultats. Ainsi, rien ne s'oppose à ce qu'un groupe d'ornithologues ou d'entomologistes amateurs se munissent d'une autorisation pour inventorier ou effectuer le suivi de telle ou telle population animale dans une réserve écologique. Et s'il s'agit d'une recherche «hautement scientifique», par exemple l'étude comparée de la formation et de l'évolution de différents types de tourbières, les résultats peuvent directement contribuer à l'amélioration de la gestion de la ressource tourbière au Québec, pour le bénéfice de tous. Peut-on imaginer un seul instant tous les gains que la société québécoise peut retirer à long terme d'un réseau de réserves écologiques où la recherche scientifique est significative? Connaître le fonctionnement de nos écosystèmes naturels, pour mieux gérer les forêts, les lacs, les milieux humides, pour favoriser une utilisation plus appropriée, plus complète et plus durable des espèces et des habitats, somme toute, pour amener une utilisation harmonieuse de nos ressources selon nos besoins, mais dans le respect de la perpétuation des processus écologiques naturels, voilà le mandat de la recherche dans les réserves écologiques.

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L'éducation par les réserves écologiques

Les activités d'éducation comptent aussi parmi les objectifs poursuivis par la création des réserves écologiques. Elles y sont permises dans la mesure où elles sont compatibles avec le but premier des réserves, à savoir la conservation intégrale et permanente de milieux naturels, et nécessaires à l'atteinte de ce but.

Dans ce contexte de préservation, des programmes de découverte de la nature peuvent, par exemple, être mis sur pied à l'intérieur même d'une réserve écologique. Des précautions s'imposent cependant, puisque de tels programmes requièrent souvent des aménagements (sentiers, trottoirs, ponts, abris) peu compatibles avec la protection intégrale des milieux. Cela explique le nombre restreint de réserves écologiques où ces programmes éducatifs existent, soit la réserve écologique de l'Île-Brion et celle des Tourbières-de-Lanoraie.

Même si elle possède un statut juridique de protection, une réserve écologique n'est pas à l'abri de toutes les activités humaines qui s'exercent sur les territoires avoisinants. Bon nombre d'activités à proximité d'une réserve écologique et liées à l'industrialisation, à l'aménagement ou à l'exploitation des milieux terrestres et aquatiques, tels le drainage agricole, l'épandage de pesticides, les manipulations des niveaux d'eau, les déversements toxiques, les émissions de gaz ou l'aménagement de lieux d'enfouissement sanitaire, sont susceptibles d'engendrer des impacts sur les écosystèmes de ce milieu protégé.

Il y a donc lieu de contrôler les diverses activités extérieures à une réserve qui pourraient avoir une incidence néfaste sur la conservation ou l'évolution naturelle des écosystèmes protégés et cela, sans nécessairement utiliser de contrôles réglementaires ou administratifs. Ces moyens de contrôle peuvent se traduire par un appel à la collaboration de partenaires comme les municipalités régionales de comté, les municipalités et les autres ministères, les sociétés parapubliques (par exemple Hydro-Québec et la Société de protection des forêts contre le feu), les propriétaires, les producteurs agricoles et les industries.

Pour ce faire, il est aussi nécessaire de mettre en place de nombreuses interventions à caractère éducatif: c'est l'autre dimension de la vocation éducative des réserves écologiques. Il s'agit de rencontres et d'activités de concertation visant, dans l'ensemble des régions du Québec, à amener les intervenants (publics, parapublics ou privés) sur le territoire à penser à des façons de développer, d'aménager et d'exploiter qui soient les moins dommageables possible pour certains écosystèmes de leur région, notamment à proximité des réserves écologiques. De ce fait, les réserves écologiques contribuent à une éducation au développement durable.

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