Directeur général, Ouranos inc.
Alain Bourque possède une maîtrise en sciences de l’atmosphère de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Il a été météorologue/climatologue chez Environnement Canada de 1989 à 2001 où il a travaillé sur des sujets tels le déluge du Saguenay de 1996, la tempête de verglas de 1998 ainsi que sur les services climatiques. Chez Ouranos depuis sa création en 2001, M. Bourque a mis en place le programme sur les vulnérabilités, les impacts et les adaptations, ce qui a permis la réalisation de plus de 200 projets de toutes sortes sur ces sujets. Depuis 2013, il est directeur général du consortium Ouranos. Au cours de sa carrière, il a été impliqué dans la réalisation de nombreuses synthèses scientifiques aux échelles régionales, nationales et internationales et est également souvent interpellé pour expliquer la science des changements climatiques et de l’adaptation, et ce tant pour les médias que pour les praticiens ou pour les décideurs.
Titre de la conférence : Les inondations au Québec dans un contexte de changements climatiques
Les changements climatiques intensifieront le cycle hydrologique et affecteront les extrêmes de précipitations, ce qui aura une incidence sur la fréquence et sur l’intensité des inondations. Historiquement, les inondations se classent parmi les catastrophes naturelles les plus fréquentes et les plus dévastatrices au Québec. Les inondations printanières de 2017, qui ont grandement affecté le système hydrographique du Saint-Laurent, ont rappelé la vulnérabilité du territoire à ces évènements.
Dans un contexte de climat changeant, il est donc nécessaire de réévaluer le risque d’inondation auquel le Québec fait face. À cet effet, la compréhension de l’impact des changements climatiques sur les inondations doit prendre en considération une combinaison de facteurs limitant la certitude quant aux conséquences et obligeant le déploiement d’outils complexes pour en faire l’évaluation. Par ailleurs, l’impact des changements climatiques sur les inondations n’étant qu’une partie des facteurs influençant le risque d’inondation, l’augmentation de l’exposition et de la vulnérabilité du territoire québécois sont indissociables dans la compréhension de l’évolution du risque et dans le choix des interventions d’adaptation aux inondations. De ce fait, la question des inondations doit être abordée sous un angle multidisciplinaire qui fait appel à l’ensemble du spectre de la science.
Actuellement, la science fournit un ensemble de connaissances favorables à une prise de décision éclairée quant à la gestion des risques d’inondation. Cette présentation a pour objectif d’étayer les grandes affirmations scientifiques sur les inondations permettant le développement d’un Québec résilient aux inondations dans un contexte en évolution.
M. Bourque nous recommande :
Directrice principale de la résilience urbaine, Urban Land Institute, Washington, DC
Katharine Burgess est directrice principale de la division de la résilience urbaine de l’Urban Land Institute, une organisation sans but lucratif d’envergure internationale, vouée à une utilisation responsable des territoires. À ce titre, elle dirige des projets de recherche, de conseil, et organise des événements et d’autres occasions de diffusion des connaissances liées à la résilience urbaine. Elle est l’auteure principale d’un document intitulé Harvesting the Value of Water: Stormwater, Green Infrastructure and Real Estate.
Urbaniste de formation et forte de douze ans d’expérience, Mme Burgess a exercé sa profession aux États‑Unis, au Royaume-Uni et en Allemagne, et a participé à des projets internationaux aux États-Unis, en Europe et en Asie. Elle a entrepris sa carrière en travaillant à la tenue de charrettes en Louisiane et au Mississippi après l’ouragan Katrina. Depuis, elle a pris part à une gamme d’initiatives de planification générale de grande portée conçues à des fins diverses, notamment pour accroître la mobilité des piétons et favoriser l’intégration de l’infrastructure écologique, en ce qui concerne entre autres les campus, la revitalisation des centres-villes, l’extension urbaine et la création d’une nouvelle ville de 10 000 personnes en Écosse. Ses travaux de recherche comprennent l’étude de la valorisation des paysages pour la Landscape Architecture Foundation, ainsi qu’une étude des politiques d’urbanisme dans le monde, dans le cadre du programme de bourses de recherche de la Robert Bosch Foundation. Mme Burgess est titulaire d’une maîtrise en sciences (planification régionale et urbanisme) de la London School of Economics et d’un baccalauréat ès arts du Williams College, dans le Massachussets.
Titre de la conférence : Les fruits de la résilience : la création de valeur grâce à la conception et à la gestion de l’eau résilientes
Le projet de recherche Returns on Resilience initié par l’Urban Land Institute (ULI) a permis de répertorier des projets de développement immobilier qui ont généré des rendements sur l’investissement appréciables, réalisés grâce à l’application de pratiques de conception résilientes. Les risques entraînés par les changements climatiques et inhérents aux bâtiments ayant fait l’objet de ces projets de développement ont été reconnus et ont ainsi été intégrés de façon proactive à la conception. L’élévation des bâtiments, l’élévation des composantes mécaniques, l’alimentation électrique de secours, la production d’énergie sur place et les mécanismes de gestion de l’eau représentent des éléments qui reflètent la prise en compte de ces risques, que ce soit la montée du niveau de la mer, les tempêtes côtières, les sécheresses, les ouragans ou les inondations. Le fait d’investir dans la résilience a bonifié les résultats obtenus, notamment sous la forme d’une valeur immobilière accrue, d’une location plus rapide, de coûts d’assurance plus concurrentiels, de frais d’exploitation moins élevés et d’avantages commerciaux.
Des thèmes similaires ont été abordés au cours du projet Harvesting the Value of Water mené par l’ULI. Cette recherche visant à promouvoir la mise en valeur de l’eau a exploré les possibilités de création de valeur qui découlent de l’investissement dans les pratiques exemplaires en matière de gestion des eaux pluviales. De nombreuses villes aux États-Unis incitent de plus en plus le secteur privé à adopter les infrastructures vertes ainsi que d’autres approches en matière de gestion des eaux pluviales dans le but d’améliorer la qualité de l’eau locale et de réduire les contraintes sur les systèmes d’égout surchargés. Bien que cette approche devienne de plus en plus exigée ou associée à des incitatifs soutenus, bon nombre de promoteurs immobiliers ayant également choisi d’investir dans la gestion des eaux pluviales ont constaté que leurs efforts ont généré de la valeur comme résultat, notamment en améliorant l’aspect esthétique, l’efficacité opérationnelle et l’expérience des utilisateurs de ces bâtiments.
Les études de cas retenues pour appuyer cette présentation comprennent des projets de construction de bâtiments et de développement réalisés à Boston (Massachusetts), à Queens (New York), à Washington D.C. et ailleurs aux États-Unis.
Sous-ministre de l’Environnement et des Parcs, gouvernement de l’Alberta
Andre Corbould est sous-ministre de l’Environnement et des Parcs de l’Alberta depuis le 8 février 2016, après avoir été sous-ministre de l’Emploi, des Compétences, de la Formation et du Travail, sous-ministre des Transports, sous-ministre des Affaires municipales, sous-ministre adjoint principal responsable du Southern Alberta Flood Recovery Task Force et sous-ministre adjoint aux Transports.
M. Corbould est entré dans la fonction publique après 28 ans de carrière dans les Forces armées canadiennes, comprenant des affectations en Irak, au Koweït, en Bosnie, au Timor oriental et en Afghanistan. M. Corbould a dirigé des troupes allant du peloton à la division, et a été entre autres général commandant adjoint de la 10e Division en montagne de l’armée américaine en Afghanistan. Il a travaillé en outre auprès de 24 ministères afghans à la conception d’un plan de reconstruction nationale en 2006. Il a participé à plusieurs opérations de l’armée au Canada, notamment lors des inondations à Winnipeg en 1997, de l’écrasement d’un avion de Swiss Air en 1998 (comme plongeur), et des Jeux olympiques de Vancouver de 2010, alors à la tête du 1er Groupe-brigade mécanisé du Canada. M. Corbould a pris sa retraite des Forces armées avec le grade de brigadier-général.
Andre Corbould est diplômé en génie civil du Collège militaire royal du Canada. Il est également titulaire d’une maîtrise en gestion de l’université de Canberra ainsi que d’une maîtrise en gestion et politiques de défense du Collège militaire royal du Canada. Il a accédé au titre de fellow de l’Académie canadienne du génie en 2015.
M. Corbould et sa famille vivent à St. Albert, en Alberta. Il pratique volontiers le camping, la pêche et le ski.
Titre de la conférence : La gestion des inondations en Alberta
En 2013, avec les inondations qui ont touché sa partie méridionale, l’Alberta a connu la pire catastrophe de son histoire. Ayant affecté une grande partie de la région métropolitaine de Calgary, ainsi que de nombreuses municipalités plus petites, les inondations ont entraîné la mort de cinq personnes et l’évacuation de 100 000 personnes et détruit ou endommagé 14 500 foyers, causant des dommages s’élevant à quelque 6 milliards de dollars. Les conséquences sur la population ont été multiples et font, toujours à ce jour, l’objet d’interventions.
Dès que l’ampleur des événements a été connue, le gouvernement de l’Alberta a désigné le sous-ministre André Corbould pour diriger le groupe de travail sur le rétablissement du sud de l’Alberta après les inondations (Southern Alberta Flood Recovery Task Force). Ce groupe de travail a coordonné les démarches de rétablissement du gouvernement de l’Alberta en soutien aux collectivités sinistrées et a initié un processus visant à limiter les risques d’inondation dans le futur.
Durant cette présentation, le sous-ministre Corbould aborde le travail réalisé par le groupe de travail et fait part de ses expériences à la tête du groupe de travail. Il résume l’approche de l’Alberta en matière de rétablissement après sinistre, les changements que les inondations ont suscités, le travail en cours pour rendre l’Alberta plus résiliente aux inondations et quelques éléments de contexte importants à prendre en compte pour gérer de tels risques dans l’avenir.
Professeur, Département des sciences naturelles, Université du Québec en Outaouais
Jérôme Dupras est professeur au Département des sciences naturelles de l’Université du Québec en Outaouais et chercheur à l’Institut des sciences de la forêt tempérée où il dirige le Laboratoire d’économie écologique. Il est titulaire d’un doctorat en géographie de l’Université de Montréal et d’un postdoctorat en biologie de l’Université McGill. Il a cofondé en 2014 le Mouvement Ceinture Verte et est impliqué dans de nombreux centres de recherche et organisations environnementales. Ses intérêts scientifiques portent sur l’évaluation économique de la biodiversité et des écosystèmes, les infrastructures naturelles et l’aménagement du territoire.
Titre de la conférence : Les infrastructures naturelles : une stratégie d’adaptation aux changements climatiques
Les infrastructures naturelles représentent les milieux naturels en zones urbaines qui fournissent des services aux communautés. Parmi ces services, notons la prévention des inondations par les milieux humides, la purification de l’air par les végétaux ou la lutte contre les îlots de chaleur par les arbres urbains. Les infrastructures naturelles représentent l’une des plus importantes et efficaces mesures d’adaptation aux changements climatiques et de prévention des événements extrêmes. Bien que les bénéfices offerts par la biodiversité et les écosystèmes soient bien connus, mesurés et cruciaux pour la qualité de vie des citoyens, leur poids dans les processus de prise de décisions relatifs à l’aménagement du territoire est encore faible. Ceci s’explique entre autres par une méconnaissance des infrastructures naturelles et des pressions de l’étalement urbain. En effet, la protection et la restauration de la nature en ville sont plus souvent perçues comme des contraintes au développement et des pertes économiques plutôt que comme des investissements. La conférence vise à présenter des résultats de recherche sur l’économie et l’aménagement des infrastructures naturelles et des exemples d’aménagement dans la grande région de Montréal et à discuter de stratégies d’implantation applicables aux villes du Québec.
Ingénieur et chef du Service de l’hydrologie et de l’hydraulique, spécialisé dans les zones inondables, MDDELCC
Titulaire d’un baccalauréat en génie civil et d’une maîtrise en hydraulique, M. Jean Francœur est ingénieur depuis 1999. En 2002, il entre au Centre d’expertise hydrique du Québec, une agence alors associée au ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. Pendant ses premières années, il a réalisé ou revu plus d’une cinquantaine d’études de détermination des zones inondables en vertu du Programme de détermination des cotes de crues de récurrences de 20 ans et de 100 ans (PDCC). Par la suite, comme chef d’équipe, il a supervisé des projets de mise à jour des zones inondables de plusieurs cours d’eau, dont ceux de la ville de Québec ainsi que les rivières des Prairies et des Mille Îles dans l’archipel de Montréal.
Gestionnaire depuis 2016, il dirige aujourd’hui une équipe d’ingénieurs et de professionnels spécialisés dans les domaines de l’hydrologie, de l’hydraulique, de l’érosion côtière, des changements climatiques et de la prévision hydrologique. C’est notamment son unité qui réalise l’Atlas hydroclimatique du Québec méridional, un document qui évalue l’impact projeté des changements climatiques sur le régime hydrique des rivières québécoises. C’est également son unité qui émet les prévisions de débits pour les jours à venir sur une centaine de sites au Québec.
Titre de la conférence : Les outils de la gestion des zones inondables au Québec
Cette présentation aborde l’évolution des connaissances, l’état des zones inondables et de leurs cartographies au Québec ainsi que les méthodes pour les déterminer. Des premiers efforts des années 1970 aux produits des années 2010, des cartes perforées aux modélisations hydrodynamiques réalisées sur des ordinateurs ultraperformants, du tracé à la main au relevé satellitaire, nous survolons la manière dont l’évolution des technologies a permis de bonifier les études et les cartes produites au cours des 40 dernières années. Nous voyons aussi qu’une inondation est un phénomène naturel et normal qui peut malheureusement avoir des impacts importants sur les populations riveraines.
Cette rétrospective sert de prélude à une réflexion sur de nouvelles approches envisageables et adaptables à notre réalité. Comme cela se fait ailleurs dans le monde, n’y aurait-il pas lieu d’envisager pour le Québec une complémentarité avantageuse entre la poursuite de la détermination des zones inondables telles qu’elle se fait actuellement et le développement de nouveaux systèmes de cartographie et d’information plus dynamiques?
Dans un contexte de changements climatiques, quelles nouvelles avenues techniques devraient maintenant être explorées afin de réduire la vulnérabilité de la société québécoise et d’améliorer sa résilience aux crues du futur?
Directrice du programme d’adaptation au Georgetown Climate Center et avocate et professeure auxiliaire au Georgetown University Law Center, Washington, DC
Jessica Grannis est la directrice du programme d’adaptation au Georgetown Climate Center, en plus d’être avocate et professeure auxiliaire au Harrison Institute for Public Law, rattaché au Law Center de l’Université Georgetown.
Mme Grannis supervise des recherches et des analyses, menées par du personnel ou des étudiants, sur les efforts d’adaptation des administrations fédérales et locales ainsi que des États américains.
Parmi ses récentes publications (en anglais), mentionnons une trousse d’outils afin de s’adapter à l’élévation du niveau de la mer, Adaptation Tool Kit for Sea Level Rise (2012), et un chapitre sur le retrait littoral dans le livre The Law of Adaptation to Climate Change: U.S. and International Aspects (2012, avec J. Peter Byrne).
Avant de se joindre au Harrison Institute, Mme Grannis était avocate-conseil au sein de la California State Coastal Conservancy (conservation des côtes de l’État de la Californie) et de l’Ocean Protection Council (conseil pour la protection de l’océan).
Mme Grannis est titulaire d’un baccalauréat en histoire délivré par l’Université de Chicago, d’un juris doctor de l’école de droit Hasting rattachée à l’Université de la Californie et d’une maîtrise en droit (LL.M.) obtenue à l’école de droit de Georgetown.
Professeur associé, Faculté des sciences politiques, Université de Waterloo
Daniel Henstra est professeur associé à la faculté des sciences politiques de l’Université de Waterloo. Ses recherches portent principalement sur l’administration et les politiques publiques et, en particulier, sur la gestion des crises, l’adaptation aux changements climatiques et la gestion des risques d’inondation. Dans ce contexte, il étudie des processus décisionnels impliquant de multiples échelons d’administration publique (fédéral, provincial et municipal), ainsi que les relations complexes entre représentants élus, fonctionnaires, groupes d’intérêt et grand public.
Titre de la conférence : La gestion des risques d’inondation au Canada dans un contexte de changements climatiques
Durant cette présentation, est décrit l’enjeu auquel sont confrontés les décideurs politiques canadiens qui s’efforcent de gérer le risque croissant d’inondation, ainsi que les possibilités de restreindre les dommages en ces temps de changement climatique. En premier lieu, nous discutons des changements dans les risques d’inondation au Canada qui sont susceptibles de motiver l’adoption de politiques appuyant la gestion des risques d’inondation. En effet, les inondations sont le risque naturel commun le plus répandu et le plus coûteux au Canada, entraînant des dommages s’élevant à plus d’un milliard de dollars chaque année. En second lieu, nous décrivons comment les gouvernements au Canada répondent à ces risques en définissant l’approche de la politique en matière de gestion des risques d’inondation par opposition aux stratégies conventionnelles de gestion. Plus particulièrement, les différents gouvernements au Canada sont en voie d’adopter des politiques qui visent à partager la responsabilité de la gestion des inondations avec les propriétaires de domiciles, le secteur privé et les instances municipales. Les propriétaires fonciers sont tenus d’appuyer la prévention des risques d’inondation grâce à la gestion foncière et de souscrire à une assurance inondation afin de restreindre les coûts de rétablissement. En troisième lieu, nous abordons les résultats d’une enquête nationale axée sur le Québec, qui révèle les obstacles possibles à la réussite de la gestion des risques d’inondation découlant du manque de connaissance et de sensibilisation chez les propriétaires fonciers. Enfin, nous abordons les occasions susceptibles d’accroître la sensibilisation aux risques d’inondation et leur gestion au Canada.
M. Henstra nous recommande :
Directrice des opérations, Direction principale des barrages publics, MDDELCC
Julie Lafleur est directrice des opérations à la Direction principale des barrages publics du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC) du Québec. À ce titre, elle assure la gestion des barrages gouvernementaux, dont une quarantaine font l’objet d’une gestion en temps réel (24 heures sur 24).
Titulaire d’un baccalauréat en génie civil de l’Université Laval et d’une maîtrise en sciences de l’eau de l’Institut national de la recherche scientifique, Mme Lafleur a commencé sa carrière au MDDELCC en 1997 et a, par la suite, travaillé dans différents domaines liés à la gestion de l’eau : détermination des cotes de crue, expertises lors d’embâcles, gestion des barrages et représentante du Ministère auprès de différents organismes de bassins versants et au Comité de régularisation de la rivière des Outaouais de 2003 à 2010.
Titre de la conférence : Le rôle des barrages dans la gestion intégrée de l’eau au Québec
Il existe au Québec un parc diversifié de barrages et d’ouvrages régulateurs. Ces ouvrages sont classés selon différentes catégories, et divers critères déterminent leur contribution à la régularisation des apports d’eau. L’un des facteurs importants pour bien jouer ce rôle est le maintien d’un espace spécifique pour emmagasiner une partie du volume de la crue. Plus la capacité de stockage est grande, meilleur sera le contrôle.
À chaque début d’année, Hydro-Québec et le MDDELCC mettent en œuvre divers moyens de gestion afin de minimiser les impacts de la crue printanière. Les réservoirs annuels sont vidangés de manière à accumuler les quantités d’eau générées au printemps et à réduire les impacts sur les rivières en aval.
Lorsque plusieurs organismes sont responsables de différents barrages sur un même bassin versant, une collaboration est nécessaire pour assurer une gestion intégrée du système hydrique. C’est à cette fin que le MDDELCC et Hydro-Québec siègent, par exemple, au Comité de planification de la régularisation de la rivière des Outaouais.
Par ailleurs, les grands réservoirs sont souvent opérés pour répondre à plusieurs objectifs, notamment le contrôle des inondations, la production d’énergie, le soutien des étiages et le maintien d’un niveau d’eau pour la villégiature ou pour l’alimentation en eau potable. La conciliation de ces objectifs représente un défi pour les gestionnaires de barrages et nécessite l’instauration de modes de concertation efficaces. Pour assurer un partage équitable de la ressource et prendre en compte les modifications appréhendées du régime hydrique dans un contexte de changements climatiques, tous les utilisateurs concernés sont appelés à se concerter autour de ces enjeux.
Mme Lafleur nous recommande :
Professeur associé, Institut des sciences de l’environnement, Université du Québec à Montréal
Nicolas Milot est coordonnateur de la Table de concertation régionale Haut-Saint-Laurent–Grand Montréal et est également professeur associé à l’Institut des sciences de l’environnement de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Il possède un doctorat en sciences de l’environnement de l’UQAM où il s’est spécialisé dans l’étude des aspects sociopolitiques associés à la gestion des ressources naturelles. Ses travaux de recherche passés ont porté principalement sur la gestion et la gouvernance de l’eau, de même que sur l’adaptation aux changements climatiques.
Titre de la conférence : Les solutions existantes à l’échelle des bassins versants
Les populations riveraines des cours d’eau se sont historiquement adaptées aux fluctuations de ces derniers. Les récentes inondations viennent malheureusement rappeler ce que la science du climat laisse entrevoir : l’avènement d’événements extrêmes plus intenses et possiblement plus fréquents.
Une compréhension des dynamiques hydroclimatiques par bassin versant est nécessaire pour évaluer les solutions scientifiques et techniques possibles pour adapter notre gestion des ressources en eau (contrôle des débits) et l’aménagement du territoire (utilisation de la zone inondable). Les changements à instaurer pour assurer cette adaptation dépendent toutefois d’une foule de décisions individuelles et collectives prises en divers lieux, du foyer des personnes à risque jusqu’à l’Assemblée nationale, en passant par l’assureur, la municipalité, la MRC, la communauté métropolitaine ou les lieux de concertation.
Dans cette présentation, nous insistons sur les solutions possibles et sur leurs liens avec les lieux décisionnels qui caractérisent la gouvernance de l’eau au Québec. Nous abordons quelques défis à appréhender : la tension entre les réponses à court terme et à long terme, le passage d’une situation de risque à une situation d’incertitude, la redistribution des responsabilités face aux aléas climatiques et la remise en question des repères traditionnels de gestion.
M. Milot nous recommande :
Envoyé spécial des Pays-Bas sur la gestion de l’eau
Nommé envoyé spécial pour les affaires relatives à l’eau par le gouvernement néerlandais en 2015, Henk Ovink a pour tâche, à ce titre, d’encourager une prise de conscience des problèmes liés à l’eau. Son rôle consiste également à favoriser, par le renforcement des capacités à l’échelle mondiale, la mobilisation des gouvernements, des organisations internationales, du secteur privé et de la société civile, dans l’objectif d’amorcer des mesures de changement et de répondre aux besoins pressants relatifs à l’eau.
M. Ovink est également sherpa du Panel mondial de haut niveau sur l’eau et la paix, été établi par le secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, et le président de la Banque mondiale, M. Jim Kim, qui réunit dix chefs d’États ou de gouvernements, dont le premier ministre des Pays‑Bas, M. Mark Rutte. L’objectif est sensibiliser les sociétés au problème et de stimuler la mise en œuvre de mesures appropriées.
M. Ovink est également directeur du programme Rebuild by Design, un concours destiné à stimuler l’innovation et la résilience qu’il a conçu et dirigé en qualité de conseiller principal du président du groupe de travail formé par Barack Obama après l’ouragan Sandy. Aux Pays‑Bas, il a été en outre directeur général de la planification (espaces et eau).
Henk Ovink enseigne à la London School of Economics, ainsi qu’à la Harvard Graduate School of Design de l’Université Harvard. Membre du conseil consultatif international pour la Ville de Rotterdam, il a été commissaire de la 5e Biennale internationale d’architecture de Rotterdam (dont le thème était « Making City » ou « Fabriquer les villes »), en 2012, et a conçu une série de débats sur le design et la politique pour le campus de Berlin du réseau Aedes. Enfin, il est à l’origine du programme de recherche sur le design et la politique commandité par l’éditeur NAI010 Publishers et est rédacteur en chef d’une série de publications connexes de cette société.
Urbaniste, Vivre en ville
David Paradis est urbaniste. Il cumule plus de 15 ans d’expérience dans les milieux municipal (Ville de Montréal, 1999-2000), universitaire (Chaire en paysage et environnement de l’Université de Montréal, 2001; Comité d’aménagement de l’Université Laval, 2003-2008) et privé (Bélanger Beauchemin Morency, 2008-2010), avec une expertise particulière en urbanisme durable et en design urbain. Il s'est joint à l'équipe de Vivre en ville en 2010, où il supervise la rédaction des publications, la préparation des activités de formation et les projets d'accompagnement des collectivités québécoises. Il est également chargé de cours à l’École supérieure d'aménagement du territoire et de développement régional (ESAD) de l’Université Laval depuis 2005.
Titre de la conférence : Aménager durablement le territoire pour faire face aux inondations
Dans les documents d’aménagement québécois, la gestion des zones inondables se résume fondamentalement, d’une part, à la détermination des secteurs sujets au débordement des cours et plans d’eau selon le niveau potentiellement atteint et la fréquence possible et, d’autre part, à la possibilité d’y construire selon certaines conditions. Si les contraintes associées aux zones de récurrence 20-100 ans ne paraissaient jusqu’à maintenant pas suffisamment importantes pour y empêcher complètement l’urbanisation, ni pour y détruire ce qui y avait précédemment été bâti, les évènements météorologiques exceptionnels récents invitent – pour des raisons de sécurité et de santé, d’environnement et de viabilité urbanistique – à revoir la façon de déceler et de gérer les risques et les vulnérabilités. Puisque le statu quo n’est plus un scénario viable, que le maintien des populations dans les zones inondables est humainement et économiquement risqué, mais que la destruction des milieux urbains ou villageois fragilisés pourrait laisser d’importantes séquelles urbanistiques et identitaires sur le territoire, quelles stratégies adopter à moyen et long termes? La zone inondable telle que nous l’avons définie a-t-elle encore un sens? Quels milieux de vie protéger et desquels se départir? Enfin, de quels outils disposent les municipalités pour adapter leur urbanisation à ce climat difficile à définir?
M. Paradis nous recommande :
Vice-président – Exploitation des équipements de production, Hydro-Québec
Bernard Poulin a entrepris sa carrière à Hydro-Québec en 1985 après des études en ingénierie à l’Université de Sherbrooke. Ses diverses fonctions au sein de la division Hydro-Québec production lui ont donné la chance de travailler dans plusieurs régions du Québec.
M. Poulin a participé à de nombreux projets à l’extérieur du pays, soit au Panama, au Pérou, en Italie et en Suède. Ces expériences, combinées à sa participation à des groupes de travail nord-américains comme l'Institut des ingénieurs électriciens et électroniciens (IEEE), lui ont permis de constater le rôle de leader joué par Hydro-Québec en matière d’exploitation et de gestion d’un parc de production hydroélectrique.
Depuis septembre 2012, il occupe le poste de vice-président – Exploitation des équipements de production.
Il est responsable de l’exploitation du parc de production d’Hydro-Québec, d’une valeur de plus de 29 G$.
M. Poulin est membre de plusieurs organismes, notamment de l’Ordre des ingénieurs du Québec, de l’Association canadienne des barrages ainsi que de la Commission internationale des grands barrages.
Titre de la conférence : Le rôle des barrages dans la gestion intégrée de l’eau au Québec
Il existe au Québec un parc diversifié de barrages et d’ouvrages régulateurs. Ces ouvrages sont classés selon différentes catégories, et divers critères déterminent leur contribution à la régularisation des apports d’eau. L’un des facteurs importants pour bien jouer ce rôle est le maintien d’un espace spécifique pour emmagasiner une partie du volume de la crue. Plus la capacité de stockage est grande, meilleur sera le contrôle.
À chaque début d’année, Hydro-Québec et le MDDELCC mettent en œuvre divers moyens de gestion afin de minimiser les impacts de la crue printanière. Les réservoirs annuels sont vidangés de manière à accumuler les quantités d’eau générées au printemps et à réduire les impacts sur les rivières en aval.
Lorsque plusieurs organismes sont responsables de différents barrages sur un même bassin versant, une collaboration est nécessaire pour assurer une gestion intégrée du système hydrique. C’est à cette fin que le MDDELCC et Hydro-Québec siègent, par exemple, au Comité de planification de la régularisation de la rivière des Outaouais.
Par ailleurs, les grands réservoirs sont souvent opérés pour répondre à plusieurs objectifs, notamment le contrôle des inondations, la production d’énergie, le soutien des étiages et le maintien d’un niveau d’eau pour la villégiature ou pour l’alimentation en eau potable. La conciliation de ces objectifs représente un défi pour les gestionnaires de barrages et nécessite l’instauration de modes de concertation efficaces. Pour assurer un partage équitable de la ressource et prendre en compte les modifications appréhendées du régime hydrique dans un contexte de changements climatiques, tous les utilisateurs concernés sont appelés à se concerter autour de ces enjeux.
Professeure associée et directrice du Centre de recherche sur les risques d’inondation, Middlesex University (Royaume-Uni)
Sally Priest est professeure associée à l’université du Middlesex, à Londres, et directrice du Centre de recherche sur les risques d’inondation de cet établissement. Formée en géographie, elle est titulaire d’un doctorat (2003) de l’université de Southampton et a étudié les risques d’inondation dans ses multiples dimensions, y compris en ce qui concerne les assurances et les méthodes de recouvrement, la façon dont le public comprend l’information sur les annonces d’inondation et réagit aux alertes, ainsi que la gestion et les interventions en cas d’inondation. Mme Priest fait de la recherche sur la compréhension du risque et sur les réactions qu’il provoque, y compris en ce qui a trait à l’efficacité des mesures de sensibilisation et à leur incidence sur les attitudes et les comportements. Elle a participé entre autres à un projet financé par un conseil de recherche sur la compréhension et l’utilisation, par le public, de l’information sur le risque d’inondation que diffuse le Bureau de l’environnement du Royaume‑Uni sous forme de carte Web. La recherche bénéficiait également du soutien de l’Union européenne (UE) dans le cadre de l’initiative du réseau ERA-NET CRUE pour le projet RISKMAP. Les travaux comportaient l’essai de divers types d’informations et de présentations sur une carte des risques d’inondation auprès du public, et la formulation de recommandations sur la manière de présenter cette information. Mme Priest a participé par ailleurs à de nombreux projets interdisciplinaires financés par divers organismes et partenaires, dont les résultats visaient une clientèle internationale aussi bien que des organismes gouvernementaux (ministère de l’Environnement, de l’Alimentation et des Affaires rurales et Bureau de l’environnement du Royaume-Uni; ministère du Commerce, de l’Innovation et de l’Emploi de la Nouvelle-Zélande; gouvernement des Pays-Bas), des partenaires corporatifs et diverses collectivités. Plus récemment, elle a étudié (dans le cadre du projet STAR-FLOOD de l’UE) le rôle de la gestion du risque d’inondation dans divers systèmes de gestion, dans le but d’évaluer le bien-fondé et la résilience de ces derniers et d’élaborer des principes pour leur conception.
Titre de la conférence : Les pratiques exemplaires de gouvernance résiliente, légitime et efficiente des risques d’inondation
Afin de veiller à ce que la gouvernance des risques d’inondation véhicule une résilience sociétale à la fois légitimement et efficacement, on doit connaître de multiples facteurs comme la nature complexe des risques, l’historique des inondations, le contexte institutionnel et social et les perceptions à l’égard de l’acceptabilité des risques. Le projet STAR-FLOOD (www.starflood.eu) financé par l’Union européenne (UE) a entrepris une analyse et une évaluation comparatives et approfondies de la gouvernance des risques d’inondation en UE et, plus précisément, en Belgique, en Angleterre, en France, en Hollande, en Pologne et en Suède. Cette présentation s’appuie sur des exemples de pratiques exemplaires provenant de ces pays et d’ailleurs pour illustrer des possibilités de leçons à tirer de la gouvernance des risques d’inondation. Nous commentons les différents niveaux de gouvernance, en abordant les volets d’ensemble de la gestion des risques d’inondation, notamment en lien avec la diversification des stratégies de gestion des risques d’inondation (prévention des inondations, protection contre les inondations, atténuation des inondations, préparation aux inondations et rétablissement après inondations), et les pratiques exemplaires plus précises liées aux stratégies individuelles, notamment les instruments efficients et efficaces de gestion des risques d’inondation. En outre, l’importance d’établir une connectivité efficace entre les acteurs, les niveaux et les secteurs est soulignée dans le contexte des responsabilités assignées aux divers acteurs quant à la gestion des risques d’inondation, tout en reconnaissant la nécessité d’une co-production efficace de la gestion des risques d’inondation entre les acteurs des secteurs publics et privés et la société civile.
Mme Priest nous recommande :
Chef d’équipe de l’aménagement et du milieu hydrique, MDDELCC
Pascal Sarrazin possède un baccalauréat en sciences spécialisé en urbanisme de l’Université de Montréal ainsi qu’une maîtrise en sciences de l’environnement de l’Université du Québec à Montréal. Il a œuvré au sein de municipalités et d’organismes municipaux pendant 10 ans.
Il s’est joint au ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC) en 2003 à titre d’analyste dans le secteur hydrique, naturel et de l’aménagement du territoire à la Direction régionale de l’analyse et de l’expertise de la Chaudière-Appalaches. Il a par la suite occupé un poste d’analyste expert à la Direction de l’agroenvironnement et du milieu hydrique avant de devenir chef d’équipe de l’aménagement et du milieu hydrique dans la même direction. M. Sarrazin est engagé, entre autres, dans les dossiers d’aménagement du territoire, de la réglementation portant sur les milieux humides et hydriques et de la protection des rives, du littoral et des plaines inondables des lacs et des cours d’eau.
Titre de la conférence : Le cadre normatif de la gestion des zones inondables au Québec
La Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables (PPRLPI) a été adoptée par le gouvernement du Québec en décembre 1987. Elle détermine des objectifs et des mesures en matière de protection des lacs et des cours d’eau et vise à assurer la sécurité des biens et des personnes dans les zones à risque d’inondation. Le gouvernement en a confié la responsabilité au milieu municipal à travers les mécanismes de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme. La PPRLPI constitue un cadre minimal, et les municipalités sont encouragées à faire une gestion plus sévère.
À l’aube de son trentième anniversaire et à la suite des inondations majeures survenues ce printemps dans plusieurs régions du Québec, plusieurs voix s’élèvent afin que la PPRLPI soit révisée et prenne en considération de nouveaux enjeux, notamment les changements climatiques. Cette présentation vise donc à partager notre réflexion sur des pistes d’amélioration à apporter à la PPRLPI. Pour ce faire, un retour sur les principes qui ont guidé son adoption et sur son mécanisme de mise en œuvre est présenté. Par la suite, un survol de son contenu et de ses principales problématiques d’application est effectué. Enfin, des pistes d’amélioration sont formulées.
M. Sarrazin nous recommande :
Architecte, Atelier Pierre Thibault
Pierre Thibault est un architecte de 28 ans d’expérience. Son œuvre est le résultat d’une pensée qui place en interaction constante l’être humain et le territoire à habiter, qu’il soit naturel ou urbain. Sa démarche toute personnelle se concrétise dans des réalisations architecturales d’envergure au sein de l’Atelier Pierre Thibault. On lui doit notamment le Centre d’exposition de Baie-Saint-Paul, la Villa du lac du Castor ou l’abbaye Val Notre-Dame.
Éternel voyageur, admirateur de l’immense pouvoir de transformation des saisons au Québec, amoureux de la contemplation comme façon de ralentir le temps, Pierre Thibault consacre aussi une grande partie de sa pratique à la réalisation d’installations architecturales éphémères, inscrites tout en délicatesse dans les paysages avec lesquels elles font corps.
Titre de la conférence : De nouvelles pistes pour l’avenir
Professeur adjoint et directeur du Projet d’adaptation aux changements climatiques, Université de Waterloo
Jason Thistlethwaite est professeur adjoint à la School of Environment, Enterprise and Development de l’Université de Waterloo. Ses recherches portent essentiellement sur les risques financiers des changements climatiques, des catastrophes naturelles et des phénomènes météorologiques extrêmes. Il explore actuellement le rôle des compagnies d’assurance et des services publics dans la promotion, à l’échelle locale, de l’adaptation et de la réduction de la vulnérabilité économique aux changements climatiques. À cette fin, il travaille directement avec des dirigeants d’entreprises et des organismes gouvernementaux dans des domaines comme l’assurance, les services bancaires et financiers, l’immobilier et la construction. Les résultats de ses recherches, financées par le gouvernement et le secteur privé, ont été publiés dans de nombreuses publications universitaires et professionnelles.
Titre de la conférence : La gestion des risques d’inondation au Canada dans un contexte de changements climatiques
Durant cette présentation, est décrit l’enjeu auquel sont confrontés les décideurs politiques canadiens qui s’efforcent de gérer le risque croissant d’inondation, ainsi que les possibilités de restreindre les dommages en ces temps de changement climatique. En premier lieu, nous discutons des changements dans les risques d’inondation au Canada qui sont susceptibles de motiver l’adoption de politiques appuyant la gestion des risques d’inondation. En effet, les inondations sont le risque naturel commun le plus répandu et le plus coûteux au Canada, entraînant des dommages s’élevant à plus d’un milliard de dollars chaque année. En second lieu, nous décrivons comment les gouvernements au Canada répondent à ces risques en définissant l’approche de la politique en matière de gestion des risques d’inondation par opposition aux stratégies conventionnelles de gestion. Plus particulièrement, les différents gouvernements au Canada sont en voie d’adopter des politiques qui visent à partager la responsabilité de la gestion des inondations avec les propriétaires de domiciles, le secteur privé et les instances municipales. Les propriétaires fonciers sont tenus d’appuyer la prévention des risques d’inondation grâce à la gestion foncière et de souscrire à une assurance inondation afin de restreindre les coûts de rétablissement. En troisième lieu, nous abordons les résultats d’une enquête nationale axée sur le Québec, qui révèle les obstacles possibles à la réussite de la gestion des risques d’inondation découlant du manque de connaissance et de sensibilisation chez les propriétaires fonciers. Enfin, nous abordons les occasions susceptibles d’accroître la sensibilisation aux risques d’inondation et leur gestion au Canada.
M. Thistlethwaite nous recommande :
Spécialiste en matière de stratégies de gestion des risques d’inondation, Deltares, Pays-Bas
Herman van der Most est analyste de politiques et conseiller stratégique spécialisé dans la gestion intégrée des ressources en eau et la gestion des risques d’inondation à l’institut de recherche néerlandais Deltares. Formé en génie civil à l’université de technologie de Delft, il compte plus de 30 ans d’expérience en recherche et consultation aux Pays-Bas et ailleurs dans le monde. Au fil des ans, il a acquis une compréhension approfondie du risque de catastrophes naturelles et de tous leurs aspects, qu’il s’agisse de danger, d’exposition et de vulnérabilité, d’inondation ou de sécheresse. Depuis 2000, il est membre d’un groupe de travail sur la sécurité d’un réseau néerlandais de spécialistes du risque d’inondation.
À titre d’analyste de politiques, il a travaillé auprès de divers paliers de gouvernement. Il a également participé au Programme Delta des Pays-Bas, qui a mené entre autres à l’élaboration de nouvelles normes de protection contre les inondations, adoptées par acclamation par le parlement néerlandais à l’été 2016. M. van der Most a compilé, pour un programme de partenariats en gestion des inondations, un guide d’élaboration de stratégies visant à améliorer la résilience en cas d’inondation. Enfin, il a dirigé un grand projet de recherche interdisciplinaire sur la perception du risque et la communication relative au risque. Il coordonne actuellement un programme interne de recherche stratégique axé sur l’évaluation et la gestion du risque d’inondation et sur les infrastructures essentielles.
Titre de la conférence : Élaboration de stratégies équilibrées visant à accroître la résilience aux inondations
La planification de la gestion intégrée des inondations consiste à trouver une réponse proportionnée aux risques d’inondation. Un processus itératif d’établissement des faits communs facilite la création d’une base de connaissances communes et la prise de décisions éclairée fondée sur les risques. En fait, la connaissance approfondie des risques d’inondation constitue une condition à l’élaboration fructueuse de stratégies.
L’élaboration de stratégies en matière de gestion des risques d’inondation consiste essentiellement à rechercher un équilibre optimal entre les mesures structurelles et non structurelles, y compris les interventions à court et à long termes. Afin de créer des stratégies efficaces et cohérentes, un cadre stratégique est nécessaire. Grâce à l’engagement des parties intéressées, ce cadre peut être créé selon un programme de mesures précises. Durant cette présentation, ce type d’approche de planification est illustré par des exemples provenant de la Hollande (p. ex, programme Room for the River) et de l’Union européenne (Flood Risk Directive).
De préférence, le processus de planification doit s’appuyer sur une analyse quantitative, qui fait appel à une variété de méthodes et d’outils. On doit toujours répondre à une question importante s’appliquant à la planification : « Quel est le degré de risque acceptable? » Cette question visant à connaître le degré suffisant de sûreté est abordée sur la base des nouvelles normes néerlandaises en matière de protection contre les inondations. Plusieurs autres cas sont également abordés, y compris l’analyse des risques d’inondation relatifs aux systèmes complexes de rivières et de réservoirs et les effets en cascade des inondations sur les infrastructures critiques.
M. van der Most nous recommande :
Directeur général par intérim, Regroupement des organismes de bassins versants du Québec
Antoine Verville est directeur général par intérim du Regroupement des organismes de bassins versants du Québec (ROBVQ) où, en collaboration avec les 40 organismes de bassins versants (OBV) du Québec, il contribue à la mise en œuvre de la gestion intégrée de l’eau par bassin versant depuis près de 10 ans. Il y a notamment lancé la Rés-Alliance, une communauté de pratique en adaptation aux changements hydroclimatiques.
De 2013 à 2016, il a assuré la codirection de l’Alliance de recherche universités-communautés sur le défi des communautés côtières à l’heure des changements climatiques (ARUC-DCC).
À titre de professionnel de recherche à l'Université du Québec à Rimouski en 2015, il a contribué à l'analyse des effets anticipés du développement des hydrocarbures à Anticosti et des capacités d’adaptation et de résilience de la communauté.
Il agit à titre de conseiller au Réseau des organisations de bassin d’Amérique du Nord depuis sa fondation en 2009, où il a mené le développement de plusieurs collaborations internationales en matière de gestion intégrée de l’eau, notamment avec la France et le Mexique.
Depuis 2016, il est aussi chargé de cours à l’Université Laval pour le programme de maîtrise en aménagement du territoire et développement régional.
Titre de la conférence : La gestion intégrée de l’eau par bassin versant et les inondations au Québec
Issue de la Conférence de Dublin et du Sommet de Rio tenus en 1992, la notion de gestion intégrée des ressources en eau - appliquée au Québec à l’échelle du bassin versant depuis 2002 - peut permettre d’aborder les enjeux associés aux inondations de façon durable et équitable pour les acteurs de l’eau.
Si les plans directeurs de l'eau permettent de soulever l'existence de tels enjeux et de déterminer des actions à mettre en œuvre à l’échelle du bassin versant, ils ne sont malheureusement pas toujours pris en compte dans les décisions d’aménagement du territoire. De plus, le Québec ne dispose pas de base de connaissances consolidée sur l’eau, permettant de gérer efficacement les risques associés aux inondations.
Cette conférence aborde les fondements de la gestion intégrée de l’eau par bassin versant, ainsi que son application actuelle au Québec. Elle présente les limites de ce mode de gestion en ce qui concerne la gestion des inondations, puis formule des pistes de solutions en matière de documentation des inondations, de prévention et de gouvernance des risques et de renforcement des capacités des acteurs de l’eau. Ces solutions sont notamment inspirées des notions de services écologiques, d’analyse de risques, d’infrastructures vertes et d’espace de liberté des cours d’eau.
M. Verville nous recommande :
Directrice, Département de gestion du risque d’inondation et du risque côtier (numérisation et capacités), Agence de l’environnement (Royaume-Uni)
Catherine Wright est directrice du département de gestion du risque d’inondation et du risque côtier (numérisation et capacités) de l'Agence de l’environnement du Royaume-Uni. Elle est responsable du traitement de l’information, numérique ou autre, et veille, à ce titre, à la qualité des décisions prises et à la qualité des communications avec le public et les partenaires. Elle s’assure en outre à ce que les responsables de la gestion du risque d’inondation, notamment à l’échelle locale, aient les compétences et la capacité nécessaires pour relever les défis actuels et à venir. Elle est une des dirigeantes assurant la vigie au sein de l'agence de l’Environnement et peut être appelée, à ce titre, à diriger les opérations d’intervention en cas de crise majeure. Elle est aussi directrice de l’Association des responsables de la gestion des cours d’eau.
Mme Wright travaille au Agence de l’environnement du Royaume-Uni depuis plus de 20 ans et a une vaste expérience dans le domaine de la gestion de l’eau et de gestion des déchets et déversements. Elle a occupé plusieurs postes de direction en matière d’utilisation des données probantes, de suivi et d’amélioration de la réglementation.
Titre de la conférence : La cartographie des risques d’inondation : son rôle dans l’amélioration de la résilience aux inondations en Angleterre
L’Angleterre a des antécédents d’importantes inondations, notamment le raz-de-marée d’extrême intensité de 1953, les inondations de surface de l’été 2007 et les inondations hivernales en 2015-2016 entraînées par une période prolongée de précipitations.
L’agence de l’environnement du pays a un aperçu stratégique de l’ensemble de ses sources d’inondation et d’érosion côtière. Nous sommes responsables de la réalisation d’activités de gestion des risques d’inondation des rivières et le long du littoral, de la réglementation de la sécurité des réservoirs, de la prévision et la cartographie des risques d’inondation et d’érosion, de l’émission d’avertissements, de la prestation de conseils sur l’aménagement des plaines inondables, de la construction et du maintien en bon état de défenses et de la participation à la planification des mesures d’urgence et des interventions.
La cartographie et la modélisation contribuent à tous les aspects de notre travail; en outre, elles facilitent une meilleure compréhension des risques d’inondation et la communication auprès de la population. Nous modélisons et cartographions les risques d’inondation à l’échelle locale et nationale, ainsi que selon différentes échelles de temps, grâce à des scénarios de planification en temps réel ou à long terme, qui comprennent les changements climatiques.
L’évolution de la modélisation comprendra l’amélioration de l’intégration des modèles locaux et nationaux, la représentation des inondations à l’échelle communautaire et l’élaboration d’outils numériques visant à mieux informer la population.
Nous collaborons avec des collègues en Hollande, aux États-Unis et en Australie pour échanger nos pratiques exemplaires et notre expertise. Enfin, les principales différences dans la gestion des risques d’inondation dans chacun de ces pays sont explorées.
Mme Wright nous recommande :