Les aventures de Rafale

Sept-Îles – Érosion côtière

Arrivés à Sept-Îles, après un long voyage, nous nous rendons chez Marc, qui habite sur le bord d’une petite falaise dont la vue donne sur le golfe du Saint-Laurent.

MARC Salut Mélodie! Salut les enfants!

Salut Marc! Ça fait longtemps qu’on s’est vus! Je te présente mon neveu Rafale, son cousin Robin et leur amie Magma.

Salut!

MARC Bienvenue chez moi! Faites comme chez vous, mais faites attention dans ma cour arrière! Ça peut être dangereux.

Tu as un chien méchant?

MARC Ha! ha! ha! Non, c’est mon terrain qui peut être « méchant ». La côte a tendance à s’effondrer ici depuis quelque temps.

Penses-tu que ce sont les changements climatiques qui te causent ces problèmes?

MARC En partie, oui. L’érosion côtière est un processus normal, puisque le mouvement de l’eau entraîne une fraction des sédiments de la côte. Toutefois, depuis quelque temps, le rythme auquel l’érosion se produit s’accélère, à cause des changements climatiques. En fait, ces changements font en sorte que le nombre de tempêtes augmente et qu’elles sont plus violentes.

En hiver comme en été, les tempêtes produisent de plus grandes vagues qui frappent plus fort et qui arrachent plus de sédiments à la côte.

J’ai lu que l’hiver n’aide pas non plus. Plus il y a de gels et de dégels, plus l’érosion s’empare des côtes.

MARC Tout à fait, Rafale. Même qu’ici, c’est pire encore. Nos terrains argileux sont sensibles à la gélifraction.

Ça, c’est lorsque le sol se fissure à cause des gels et des dégels. Quand le sol dégèle, l’eau s’infiltre dans les fissures de la côte. Et quand il regèle, l’eau qui se transforme en glace gonfle et fait craquer la côte, qui devient fragile et s’affaisse parfois.

En plus de l’érosion, il y a donc des risques de glissements de terrain?

En effet, Robin, mais au moins, le zonage permet d’être prévoyant et de savoir quels secteurs géographiques sont à risque. En sachant ça, on peut empêcher les gens de construire des routes, des maisons et des commerces à des endroits dangereux ou les encourager à se protéger correctement.

En construisant des murs protecteurs?

MARC On peut faire différents types de travaux là où il y a des risques d’érosion pour protéger les bâtiments et les infrastructures. On peut installer des épis protecteurs, mais on peut aussi recharger la plage avec du nouveau sable ou stabiliser la côte en y plantant des végétaux qui, grâce à leurs racines, retiendront les sédiments et limiteront l’érosion.

Pourquoi on ne fait pas ça partout?

Chaque situation est unique, Rafale, et ces travaux peuvent être coûteux, en plus d’avoir différents effets sur l’environnement! Parfois, les travaux de protection peuvent même aggraver la situation. Il faut donc consulter des experts quand on pense à réaliser ce type de travaux.

Ah, d’accord! Et si on allait voir la plage?

MARC Bonne idée! Une petite promenade après un long voyage vous fera du bien.

Après notre promenade, Marc et Mélodie discutent toujours à propos de l’érosion. Marc songe même à déménager sa maison, en dehors de la zone à risque d’érosion. Il hésite, car à partir de sa maison, il a une superbe vue sur le golfe, mais il préfère ne pas prendre le risque de tout perdre. On ne sait jamais!

Le soir venu, Mélodie nous apprend que nous décollerons demain à destination de Salluit! J’ai si hâte de prendre l’avion et de rencontrer ma correspondante inuite. Elle s’appelle Élisapie.


Québec – Pluies abondantes et gestion des eaux Salluit – Fonte du pergélisol