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Le bassin de la rivière Saint-Maurice : évaluation de la qualité de l’eau à l’aide de mousses aquatiques et de cellules à dialyse, 1996slv2000

Sommaire

Des cellules à dialyse remplies d’hexane et des mousses aquatiques (Fontinalis dalecarlica) ont été placées dans le Saint-Maurice et un de ses tributaires, la rivière Shawinigan, pour y examiner les apports de substances toxiques. Ces traceurs ont été placés en amont et en aval de La Tuque, Grand-Mère, Shawinigan et Trois-Rivières. Relevés après une certaine période de temps, ils ont été analysés au laboratoire pour déterminer les concentrations de contaminants qu’ils ont accumulé durant leur séjour dans les deux cours d’eau à l’étude. Les mousses aquatiques ont été analysées pour les métaux, BPC, dioxines et furannes, alors que les cellules à dialyse ont été dosées pour les HAP, phtalates et autres composés organiques semi-volatils, ainsi que pour les acides gras et les acides résiniques.

Les résultats démontrent que l'agglomération de Shawinigan est une source importante de contaminants pour le Saint-Maurice et la rivière Shawinigan (figure 1). Près du banc de chaux situé sur la rive du Saint-Maurice, on observe des teneurs élevées de cinq métaux dont le cuivre, le plomb et, surtout, le mercure. On observe aussi des hausses marquées de dioxines et furannes, des HAP, de deux phtalates et de cinq autres composés organiques semi-volatils, dont trois formes de dichlorobenzène. L’agglomération de Shawinigan est également une source de contaminants dans la rivière Shawinigan. Dans cette dernière, en plus des substances déjà mentionnées pour le Saint-Maurice, il y a des hausses marquées des teneurs en BPC. La rivière Shawinigan est elle-même une source de contaminants pour le Saint-Maurice. Pour les BPC par exemple, les teneurs dans l’embouchure de la rivière Shawinigan sont trois fois plus élevées que dans le Saint-Maurice en amont de La Tuque.

Les régions de La Tuque et Trois-Rivières sont aussi des sources confirmées pour un bon nombre de contaminants. La Tuque est une source de BPC, de quelques HAP et d’un acide résinique. Trois-Rivières s’avère être une source de dioxines et furannes, de deux HAP, de deux phtalates et peut-être de BPC.

Par rapport aux autres cours d’eau du Québec où les mêmes techniques ont été employées, on constate que les teneurs dans le Saint-Maurice, près du banc de chaux à Shawinigan, sont élevées pour les dioxines et furannes, deux HAP (l’acénaphtylène et l’anthracène) et pour le 1,2-dichlorobenzène. Au même endroit, les teneurs en mercure dans les mousses aquatiques sont extrêmement élevées, sans commune mesure avec ce qui a été mesuré partout ailleurs avec la même technique. Pour ce qui est des BPC, c’est plutôt à l’embouchure de la rivière Shawinigan que les teneurs sont élevées en comparaison des autres cours d’eau. Que l’on considère le nombre, la nature ou les concentrations des substances qui y sont détectées, on constate que la région de Shawinigan demeure une source évidente de contaminants pour le Saint-Maurice et la rivière Shawinigan.

La figure 2 présente le nombre total de substances toxiques détectées dans les cellules à dialyse placées dans les cours d’eau du Québec où cette technique a été utilisée. Avec 42 substances, le Saint-Maurice se situe au même niveau que les rivières Yamaska et Richelieu ; moins de substances ont été trouvées dans les rivières Chaudière et Châteauguay.

À Shawinigan, un total de 45 substances présentent des hausses de concentration dans le Saint-Maurice. De plus, la rivière Shawinigan est, pour le cours d’eau principal, une source de près de 60 substances. L'agglomération de Shawinigan n'est pas la seule dans cette situation. En effet, à Saint-Jean-sur-Richelieu, dans le bassin du Richelieu et à Granby, dans celui de la Yamaska, on retrouve aussi près de 45 substances présentant des hausses significatives de concentration.

Conclusion

L’objectif de la présente étude était de dresser un portrait de la contamination des eaux du Saint-Maurice par un certain nombre de substances toxiques et, plus particulièrement, de vérifier l’importance de certaines sources potentielles de ces substances. Les sources considérées sont La Tuque, Grand-Mère, Shawinigan et Trois-Rivières. Il ressort de l’ensemble des résultats que Shawinigan est une source évidente de contaminants et que La Tuque est également une source non négligeable.

Figure 1 - Nombre de substances toxiques présentant des hausses significatives de concentration à chacun des sites de l'étude

Site : Shawinigan S.M. : la ville de Shawinigan, comme source pour le St-Maurice
  Shawinigan S. : la ville de Shawinigan, comme source pour la rivière Shawinigan
  Riv. Shawinigan : la rivière Shawinigan, comme source pour le Saint-Maurice

Figure 1 - Nombre de substances toxiques présentant des hausses significatives de concentration à chacun des sites de l'étude

 

Figure 2 - Nombre de substances toxiques détectées dans les cellules de dialyse placées dans cinq cours d'eau du Québec

* la catégorie des autres substances n'a pas été mesurée dans la rivière Châteauguay

Figure 2 - Nombre de substances toxiques détectées dans les cellules de dialyse placées dans cinq cours d'eau du Québec


Référence à citer : BERRYMAN, D., A. NADEAU et C. DEBLOIS, 2002.  Le bassin de la rivière Saint-Maurice : évaluation de la qualité de l’eau à l’aide de mousses aquatiques et de cellules à dialyse, 1996, Québec, ministère de l’Environnement, Direction du suivi de l’état de l’environnement, envirodoq no ENV/2002/0292, rapport no EA/2002-03, 60 p. et 8 annexes.

Rapport, format PDF, 935 ko


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