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Communiqué de presse

Centrale nucléaire de Gentilly-2 :
les autorités publiques font le point sur le plan des mesures d’urgence

Bécancour, le 10 octobre 2003 - Les villes de Bécancour et de Trois-Rivières, la municipalité de Champlain, la Régie régionale de la santé et des services sociaux, Hydro-Québec, de même que le ministère de la Sécurité publique (MSP), au nom de l’Organisation régionale de sécurité civile (ORSC) de la Mauricie et du Centre-du-Québec, ont fait le point sur la préparation des autorités publiques en cas d’urgence nucléaire à la centrale nucléaire de Gentilly-2. Ils ont aussi présenté la campagne d’information et de distribution de comprimés d’iode qui sera réalisée cet automne.

Il est important de mentionner que la campagne d’information, la distribution des comprimés d'iode et l’ensemble des travaux du plan des mesures d’urgence externe à Gentilly-2 sont justifiés, quel que soit l’avenir de la centrale. La réalisation de ces activités s’inscrit dans un processus de planification et d’amélioration continue des mesures d’urgence nucléaire.

Plan des mesures d’urgence

Le plan des mesures d’urgence externe à Gentilly-2 (PMUNE-G2) définit le rôle des divers intervenants. Il existe depuis la mise en service de la centrale en 1983. Depuis, les municipalités concernées et l’ORSC ont travaillé constamment à sa mise à jour et à son amélioration, sous la coordination de la Direction régionale de la sécurité civile de la Mauricie et du Centre-du-Québec du MSP. Les intervenants régionaux ont ainsi développé une expertise reconnue dans les domaines de la radioprotection et des mesures d’urgence nucléaire. Cette expertise constituerait sans doute un atout très important pour mieux intervenir lors de toute autre situation d’urgence en Mauricie, au Centre-du-Québec ou ailleurs.

De 1998 à 2003, les travaux du PMUNE-G2 ont permis de revoir et d’améliorer les procédures opérationnelles qui détaillent l’intervention de chacun des ministères et organismes, en interaction avec les plans de mesures d’urgence des municipalités et d’Hydro-Québec.

Une campagne d’information cet automne

Une campagne d’information reliée au plan des mesures d’urgence nucléaire débutera cet automne, sous la coordination du ministère des Relations avec les citoyens et de l’Immigration (Communication-Québec). Elle misera principalement sur le savoir-faire développé par les divers intervenants et sur l’importance du rôle que les citoyens ont à jouer en situation d’urgence pour assurer la protection de leur santé et celle de leurs proches. Cette campagne portera plus spécifiquement sur le risque nucléaire, la mise à l’abri, l’évacuation, les comprimés d’iode stable et sur certaines autres mesures de protection comme les embargos alimentaires.

La distribution des comprimés d’iode

Associée à la mise à l’abri ou à l’évacuation, la prise de comprimés d’iode stable est un moyen efficace de protéger la glande thyroïde en cas d’accident avec rejet d’iode radioactif à la centrale nucléaire de Gentilly-2. Cette mesure de protection est disponible pour l’ensemble de la population située dans un rayon de 8 km autour de la centrale. Elle est particulièrement importante pour les bébés, les jeunes enfants et les femmes enceintes (pour le fœtus), puisque ce sont eux qui courent les plus grands risques de développer un cancer de la glande thyroïde suite à une exposition à l’iode radioactif.

Actuellement, les villes de Bécancour, de Trois-Rivières et la municipalité de Champlain disposent, sur leur territoire, de réserves de comprimés d’iode stable à l’intention de la population. Toutefois, l’efficacité de cette mesure exige que le délai entre l’exposition à l’iode radioactif et la prise de comprimé soit le plus court possible. C’est pourquoi, il a été décidé que, dès cet automne, les résidants de la zone de 8 km autour de la centrale conserveraient à domicile des comprimés d’iode stable. Cette façon de faire est déjà en vigueur au Nouveau-Brunswick, dans plusieurs pays européens et dans certains états américains.

Au cours des mois de novembre et décembre 2003, la ville de Bécancour (seulement pour le secteur Gentilly et une partie du secteur Bécancour), la ville de Trois-Rivières (seulement pour une partie du secteur Sainte-Marthe-du-Cap) et la municipalité de Champlain procéderont à la distribution de comprimés d’iode stable à leur population habitant la zone de 8 km. Outre les entreprises du Parc industriel de Bécancour qui en possèdent déjà, les commerces, les écoles, les garderies, les établissements publics et les industries auront aussi leur réserve de comprimés à l’intention de leurs clients, employés ou visiteurs.

Ministère de la Sécurité publique

Comme en fait foi la Loi sur la sécurité civile, c’est le ministre de la Sécurité publique qui est responsable de la sécurité civile au Québec. À ce titre, il conseille les ministères et organismes gouvernementaux et favorise la coordination de leurs actions.

Le ministère de la Sécurité publique, par l’entremise de la Direction des opérations territoriales de la sécurité civile, est donc chargé d’assurer toute la coordination du PMUNE-G2 et de s’assurer que tous les intervenants déploient les efforts nécessaires et harmonisent leurs actions en vue de protéger la santé et la sécurité des citoyens.

Réseau régional de la santé et des services sociaux

L’expertise de la Régie régionale de la santé et des services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec a été particulièrement mise à contribution pour la définition et la mise à jour des mesures de protection pour la population : mise à l’abri, prise de comprimés d’iode stable et évacuation. De plus, les analyses de la Régie régionale ont été déterminantes pour le choix des scénarios d’accidents à considérer pour la définition de la zone d’un rayon de 8 km autour de la centrale où une préparation détaillée est nécessaire. Ces analyses sont en conformité avec les exigences en vigueur au Canada et celles des organisations internationales compétentes.

À l’automne 2003, dans le cadre de la campagne d’information et de distribution des comprimés d’iode stable, la Régie régionale jouera un rôle prépondérant dans la transmission à la population des connaissances sur la protection de la santé en cas d’accident à la centrale nucléaire de Gentilly-2. Elle s’assurera aussi que les professionnels de la santé susceptibles de fournir des renseignements aux citoyens sur les comprimés d’iode et les autres mesures de protection soient bien informés. Pour améliorer sa préparation en cas d’urgence nucléaire, la Régie régionale fera l’acquisition d’équipements spécialisés de détection et de mesure pour certains établissements du réseau de la santé et assurera la formation du personnel. Elle contribuera aussi à la formation du personnel d’urgence de différents ministères et organismes sur les aspects liés à la protection de la santé.

Ministère de l’Environnement (MENV)

En situation d’accident nucléaire, le mandat du ministère de l’Environnement consiste à mesurer le niveau de contamination de l’eau, de l’air et du sol dans le périmètre affecté autour de la centrale et d’en aviser ses partenaires des municipalités et des autres ministères et organismes concernés, afin que ceux-ci puissent poser les gestes appropriés pour protéger la santé de la population. Il doit également leur faire des recommandations quant à la consommation d’eau potable sur le territoire concerné.

À cet effet, afin de renforcer sa capacité d’intervention, le MENV s’est doté d’un plan d’urgence spécifique pour la centrale nucléaire de Gentilly-2 et il est à renouveler ses équipements afin d’être à la fine pointe de la technologie en matière de détection de la radioactivité dans l’environnement.

Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ)

Le MAPAQ a la responsabilité de surveiller l’ensemble de la chaîne alimentaire, de la terre à la table, afin de contribuer à la protection de la santé publique. En situation d’urgence nucléaire, la priorité d’intervention consisterait à empêcher tout produit alimentaire, présent dans une zone d’un rayon de 70 km autour de la centrale, d’atteindre le consommateur avant une vérification au préalable de la contamination, en respectant les standards internationalement reconnus. Pour ce faire, le MAPAQ s’est doté d’un plan d’urgence spécifique aux accidents radiologiques, en complémentarité avec le Plan national de sécurité civile et en collaboration étroite avec les autres ministères et organismes concernés. La zone de planification de 70 km a été déterminée par les experts québécois en sécurité civile, après l’analyse des scénarios d’accidents possibles et validation auprès du gouvernement du Canada et des organisations internationales compétentes.

Au cours des prochains mois, le MAPAQ complètera la formation du personnel intervenant au plan d’urgence et finalisera l’acquisition des équipements de détection afin d’être en mesure de réagir avec la plus grande efficacité si la situation l’exigeait.

Hydro-Québec

Hydro-Québec est associée depuis de nombreuses années aux autorités publiques régionales pour l'élaboration et l’application du PMUNE-G2. Les installations nucléaires de Gentilly-2 sont conçues, construites et exploitées de telle sorte que la probabilité d’un accident susceptible d’entraîner des risques radiologiques à l’extérieur est extrêmement faible. Néanmoins, un ensemble de mesures établies en fonction de l’éventualité d’un accident fait partie intégrante de la sûreté des installations nucléaires. Ces dispositions sont contenues dans le plan des mesures d’urgence nucléaire dont l’application sur les lieux de la centrale relève d’Hydro-Québec et, à l’extérieur de la centrale, des autorités publiques régionales.

Hydro-Québec gère ses installations de façon responsable. Ainsi, elle a l’intention de continuer à apporter son appui à l’ORSC et de participer aux activités prévues dans la campagne d’information préventive, pour renseigner et répondre aux questions des citoyens et des organismes.

Sûreté du Québec et ministère des Transports

La Sûreté du Québec travaille en étroite collaboration avec tous les autres ministères et organismes membres de l'Organisation régionale de sécurité civile (ORSC). Elle a développé son expertise à l’égard de sa mission au fil des années, entre autres, lors des incendies de forêt de la Côte-Nord, des inondations du Saguenay et du verglas.

En plus du PMUNE-G2, la Sûreté du Québec a développé de nombreux plans de mesures d'urgence touchant diverses problématiques. Elle a notamment élaboré, développé et testé, par des simulations d'intrusion à la centrale nucléaire de Gentilly-2, un plan d'intervention spécifique pour la centrale et ce, en collaboration avec le service de sécurité d'Hydro-Québec.

En région, la Sûreté du Québec possède de nombreuses ressources humaines et matérielles qu'elle peut déployer rapidement. Dans le cadre du PMUNE-G2, elle travaille de concert avec le ministère des Transports du Québec. Elle peut également compter sur le support de ses effectifs provinciaux et ce, dans un délai très court. Au Québec, la Sûreté du Québec a la possibilité, conformément à la Loi sur la police, d’utiliser et de coordonner les ressources des services de sécurité publique municipaux et, si la situation le requiert, les ressources de la Gendarmerie royale du Canada et des Forces armées canadiennes.

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SOURCE :

Bertrand Blanchette
Communication-Québec
Pour l’ORSC de la Mauricie et du Centre-du-Québec
(819) 475-8778
(819) 479-5830 (cell.)